A propos des klaxons
C'est le plus stupide des bruits car il ne sert à rien lorsqu'il sévit dans une agglomération. C'est le plus brutal aussi car il ne prévient pas, à l'inverse d'un véhicule bruyant dont le bruit apparait, croit, culmine puis décroit jusqu'à disparaitre, contrairement au klaxon qui frappe sans prévenir comme un coup de poignard.
Il est dit dans le code de la route que son usage est interdit "sauf en cas de danger immédiat". Une enquête réalisée par nos soins en son temps montrait que les coups de klaxons étaient à 90% le fait de véhicules à l'arrêt.
S'agissant des 10% restants, ils étaient dus pour l'essentiel à des véhicules en mouvement, généralement des deux-roues motorisés à l'avertisseur strident, désireux de manifester leur désir de voir des occupants de la voie se ranger humblement et prestement à leur passage. Il n'y a pourtant aucun danger dans ce cas, encore moins immédiat ; seul un désir malsain du conducteur de montrer sa force et sa capacité à nuire.
Autant dire que ces coups de klaxons relevés sont strictement inutiles et n'ont pour raison que d'exprimer un agacement, par exemple, à l'égard d'un véhicule qui ne repart pas assez vite à un feu de croisement. Ou pour râler contre un livreur en pleine-voie. Ou pour quelque autre raison encore plus futile. Pourquoi laisser dans les mains des conducteurs un moyen de nuire alors qu'il peuvent se manifester silencieusement par des appels de phares ?
Nous appelons depuis longtemps le Ministère de l'Intérieur à trouver une réponse à ce qui apparait clairement comme une ineptie car elle crée pour nos concitoyens, sans contrepartie, une souffrance inutile. Dans ce domaine comme d'autres, avec notre réseau social, nous savons que nous nous battons contre des moulins à vent mais nous contribuons mine de rien à façonner une opinion publique sur des sujets qui seraient sans cela confisqués par ceux qui ont le pouvoir et par les médias qui prospèrent dans leur sillage.
Il suffit pour s'en convaincre de voir à quel point les médias se sont gargarisés des perturbations que la Mairie de Paris à créées pour simuler les épreuves des J.O. de 2024, au point qu'un accident grave de la circulation s'est produit ; en soulignant que de l'avis des parisiens, ce samedi 24 juin, avec en plus la Gay-Pride, la manifestation du soir place de la République et les "Solidays", ils ont vécu l'enfer. Nous sommes les seuls (ou presque) à le dire mais nous ne croyons pas que notre parole se perde totalement dans les sables.
Sur les politiques festives, leurs débordements et l'alcoolisation des jeunes
De même que sur la scène internationale la position que nous avons adoptée concernant les J.O. de 2024 a fait école auprès des villes candidates puisque tour à tour Boston, Hambourg, Rome et Budapest ont sagement décidé de renoncer, on a vu progressivement les villes considérées comme "attractives" du point de vue de l'activité nocturne changer de Maire et modifier leur politique à cet égard. C'est le cas de Rome avec Virginia Raggi, de Barcelone avec Ada Colau qui ont décidé de s'attaquer à la problématique du tourisme de masse et de ses nuisances. A Berlin, ce sont les habitants qui se sont manifestés vigoureusement avec le slogan "hipsters go home !".
Mais c'est aussi le cas, et "Vivre Paris !" s'en fait l'écho, de New York, "la ville qui ne dort jamais", mais qui veut "baisser le ton" comme le rapporte le quotidien "La Provence" d'aujourd'hui, qui nous apprend que :" New-York est l'une des villes les plus bruyantes du monde, mais elle se soigne. La ville s'est lancée dans un programme inédit : enregistrer tout l'éventail des bruits de la ville et de ses 8.5 millions d'habitants, afin de les réduire.... Les capteurs de bruits, qui transmettent l'information par Wi-Fi à des serveurs, ont été testés dans Greenwich Village. Il en est prévu 100 d'ici fin 2017 pour un coût de 4.6 millions de $"
Il existe à Paris, depuis 2014, un "conseil de la nuit" placé sous l'autorité du premier Adjoint Bruno Julliard et dirigé par Frédéric Hocquard, élu du XXe. Jusqu'à ce jour, il est apparu aux représentants des habitants du réseau "Vivre Paris !" qu'il s'est plutôt soucié des intérêts des industriels de la nuit et des bars. Il s'ensuit une situation insoutenable dans certains quartiers où la bière coule à flots dès le soir venu et où la musique enregistrée et amplifiée qui lui est systématiquement associée, envahit les rues la nuit en privant les riverains de sommeil.
Nous venons de vivre la 35ème édition de la fête de la nuit. Nous le disons chaque année : cette fête doit permettre à des chanteurs et des instrumentistes de se produire dans la rue. Les machines à décibels qui les étouffent doivent être bannies de la manifestation. Faire de la musique, ce n'est pas tourner un bouton pour déverser des kilowatts de sons afin d'attirer les consommateurs chez soi. L'objectif est dévoyé et l'agression de ceux qui le subissent est à son comble.
Ceux qui viennent de recevoir un mandat pour conduire la France doivent prendre conscience de ces aberrations et apporter les inflexions qui s'imposent en s'inspirant des exemples qui nous viennent de l'étranger. Nous le leur rappellerons avec application.
GS