Vélo à une vitesse sans borne de la société "Gobee.bike" stationné sur le pont Charles de Gaulle Paris XIIe (photo VlM)
Alors que le changement de prestataire approche, Smoove remplacera bientôt JCDecaux pour les Vélib’ (notre article du 24 mars 2017), les bicyclettes avec bornes aiguisent les appétits dans le domaine non couvert par des contrats, à savoir les vélos qui ne s’accrochent pas à une borne. Leur nombre enfle de jours en jours dans le centre de la capitale.
Qui n’a pas croisé une bicyclette stationnée en plein milieu d’un trottoir, contre un mur ou sur un pont… Ces deux roues fonctionnent avec une application informatique pouvant être téléchargée sur Smartphone et dont les fonctionnalités sont de les localiser et de pouvoir déverrouiller leur cadenas. Sinon ces engins ne peuvent pas être utilisés.
Deux entreprises étrangères se disputent le marché parisien. D’une part une start up Hongkongaise "Gobee.bike" dont les vélos verts sans borne semblent déjà les plus nombreux et "oBike" de Singapour aux vélos gris et orangés. D’autres concurrents pointent à l’horizon et Paris n’est pas la seule ville en France qui soit concernée par cette ruée de cycles. Tous essaient de conquérir une part de marché au moment où l’attributaire du marché des Vélib’ change (1er janvier 2018).
La facilité pour louer ces bicyclettes à un coût peu élevé (0,50 € la demi- heure) inquiète la mairie de Paris qui met en exergue le risque de stationnement anarchique, notamment sur les trottoirs, dans le Marais ceux-ci sont particulièrement étroits. Elle souligne aussi la rusticité des vélos concurrents des Vélib' qui ne disposent que d'une seule vitesse… !
Les deux systèmes peuvent-ils coexister alors que Vélib’ est largement subventionné et que les concurrents aux vélos sans borne ne le sont pas ? Comme le nombre d’opérateurs ne peut pas être multiplié à l’infini, il y aura des perdants et il appartiendra aux usagers de décider quel est le service le plus pratique et le plus adapté à ses usages.
L’inquiétude des piétons va grandissante car la multiplication des bicyclettes stationnées n'importe où, roulant sur les trottoirs, n’est pas du tout sécuritaire. Quid aussi de leur entretien sur la durée ? La ville semble vouloir se préoccuper de ces questions en envisageant la mise en place d’une charte avec ces opérateurs qui juridiquement sont libres d’agir comme ils l’entendent…La mairie ne sera t-elle pas aussi contrainte de revoir la grille tarifaire des Vélib' dont la conséquence serait une hausse des subventions attribuées à la charge des contribuables ?
Il y a fort à parier que tôt ou tard le législateur devra encadrer cette activité, peut-être prévoir des taxes, mais en attendant chacun essaie de prendre la part de marché la plus élevée en multipliant le nombre d’engins mis à disposition car le « business model » ne sera rentable qu’à long terme.
Dominique Feutry
NDLR: Le Maire du IIIe a fait voter un voeu lors du conseil d'arrodissement du 27 novembre visant à réglementer le stationnement des ces vélos d'un nouveau type sur l'espace public.