Le Who's 14 rue St Merri (IVe) : son extension du 3 rue Pierre au Lard soulève des objections et de nombreuses plaintes des riverains (Photo VlM)
Le gérant de cet établissement, qui n'est autre que celui du Cox-Bar et du Freedj, discothèque de nuit du 35 rue Ste Croix de la Bretonnerie, a de la suite dans les idées mais il n'est pas le seul. A vouloir trop nier les réalités auxquelles il est confronté, il met un fois de plus le feu au quartier et les pouvoirs publics le rappellent à l'ordre.
Dans l'immédiat, il est confronté à deux procédures différentes mais complémentaires : pour donner suite aux plaintes de riverains pour tapage nocturne récurrent, le service "Pôle Études et Contrôles" de la Préfecture de police exige de lui sous deux mois une étude d'impact de sa sonorisation sur les immeubles voisins. Ce genre d'obligation peut conduire l'exploitant à insonoriser ses locaux, s'il en a les moyens et la volonté, ou à ne rien faire mais renoncer à la diffusion de musique.
Dans l'intervalle, le Préfet de police, logiquement, lui retirait l'autorisation de nuit.
Loin de se tenir tranquille, ce que la plus élémentaire prudence aurait conseillé à quiconque, il a continué à organiser des évènement dans les locaux du 3 rue Pierre au Lard, qui sont présentés sur Internet comme des salles privatisables. De nouvelles manifestations ont eu lieu, très dérangeantes pour le voisinage, il y eu dépôt de nouvelles plaintes et le résultat ne s'est pas fait attendre : le Who's vient d'écoper de 15 jours de fermeture administrative (lettre du 22/01/18 du Préfet de police au Député du IVe).
Il est possible que le gérant ait la mémoire courte. Ce n'est pas le cas des gens qui vivent à proximité des foyers de nuisances sonores qu'il se plait à créer. Voici ce qu'ils entendent lui rappeler :
- En 2009, la Préfecture saisie d'un projet de translation de licence IV du 14 rue Saint-Merri vers le 3 rue Pierre au Lard, lui signifiait un refus sur le fondement de la proximité du local avec un école maternelle et primaire (moins de 75 mètres). Le Préfet dans sa notification faisait savoir au gérant que l'avis du Procureur de la République avait été sollicité et que le Parquet s'y était opposé, confortant ainsi la position du Préfet.
- Ce refus de transfert lui était rappelé en 2011 avec l'indication que cette licence ne pourrait pas non plus faire l'objet d'une extension de son exploitation à un périmètre plus étendu grâce à la liaison qu'il se proposait de créer entre le 14 rue Saint-Merri et le 3 rue Pierre au Lard, toujours dans le cadre de la législation des zones protégées.
C'est pourtant la voie que l'établissement a choisie en s'engageant depuis la rentrée 2017 en fin de semaines (du mercredi au dimanche) dans des soirées endiablées qui ont créé les désordres qu'on a vécus dans le quartier. Il n'en avait pas le droit.
Il convient de rappeler qu'à ces sanctions motivées par le maintien de l'ordre d'ores et déjà appliquées, sont venues s'ajouter des suspicions d'infractions liées à l'urbanisme. Les travaux de réaménagement du 3 rue Pierre au Lard, notamment sur les ouvertures, n'ont pas fait l'objet de demandes d'autorisations. La direction de l'urbanisme et l'Architecte des Bâtiments de France se sont déplacés pour constater et établir un procès-verbal dont les suites pèsent sur les responsables.
Ultime détail qui n'est pas le moindre : le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, révisé en 2013, a qualifié l'espace entre les bâtiments de la rue St Merri et de la rue Pierre au Lard de "tache jaune" à détruire au bénéfice d'un espace vert. On attend avec attention que cette prescription se concrétise.
Le Collectif "Pierre au Lard"