Sortie nord du Who's, 3 rue Pierre au Lard et vue de l'ancienne galerie d'art transformée en établissement bruyant, dérangeant pour le voisinage (Photo VlM)
Contrarié par la perte de son ouverture de nuit et par la fermeture administrative dont il a été l'objet, insatisfait de sa petite victoire sur la Préfecture de Police devant le Tribunal Administratif (fermeture ramenée de 15 à 8 jours), "le Who's" a décidé d'agir.
Il vient en effet d'assigner en référé devant le TGI (tribunal de grande instance de Paris) notre voisin du 16 rue Saint-Merri (IVe), pour "obstruction aux mesures acoustiques nécessaires à l'étude d'impact exigée par le Pôle Études et Contrôles (de musique amplifiée - NDLR) de la Préfecture de Police et demande qu'un expert judiciaire soit nommé pour obliger le riverain à le recevoir".
Il annonce qu'il introduira vraisemblablement ensuite une action judiciaire au fond pour obtenir des dommages-intérêts de notre voisin qu'il accuse en outre de chercher à lui nuire en ne cessant de porter plainte contre des "prétendues" nuisances sonores dont il serait le seul à souffrir, puisque personne d'autre ne se serait plaint, son action étant à l'origine des mesures administratives prises à l'encontre du Who's....
Il a choisi là, non pas le seul plaignant, il y en a bien d'autres dont le Collectif Pierre au Lard archive plaintes et signalements, mais le plus courageux, le plus exposé et vraisemblablement le plus vulnérable. En effet, le plaignant a de graves problèmes de santé et il est de plus actuellement sans emploi. Ceci ne l'a pas empêché d'aller porter plainte sans se lasser au commissariat du IVe et de témoigner des nuisances sonores du Who's devant les services administratifs concernés de la Mairie de Paris et de la Préfecture de Police.
Toutes les accusations de la SAS Moovment, gestionnaire du Who's, contre le riverain sont mensongères et sans fondement, puisqu'il a été, paradoxalement, le seul à accepter de recevoir l'acousticien missionné par la société. Celui-ci s'est d'ailleurs rendu chez l'intéressé le 20 février au soir, ayant été retardé dans son étude d'impact par des raisons sans aucun rapport avec le comportement du plaignant.
Les mesures acoustiques qu'il a réalisées sont édifiantes : malgré l'installation de limiteurs, l'émergence des bruits atteint 9 à 10 décibels, sachant qu'une émergence de 3 décibels (le maximum admis de nuit) correspond à un doublement des bruits perçus et 9 décibels à 8 fois le bruit de fond. Le Who's aura du mal à convaincre le juge que son installation est conforme aux normes requises, comme il le soutient dans les motifs de son assignation.
En attendant que la justice passe, notre ami a été dans l'obligation de prendre un avocat pour se défendre, un avocat exclusivement spécialisé dans la défense des victimes de nuisances sonores, que nous avons rencontré avec lui.
L'audience se tient le 15 mars.
Le collectif "Pierre au Lard"