Rue du Grenier Saint-Lazare côté pair, avec sa contre-allée (Photo VlM)
Cette rue garde le souvenir d'une politique urbaine discutable des années 70, qu'on appelle souvent les années Pompidou. Culte de la bagnole, des tours et des immeubles en béton. Le Centre National Georges Pompidou date aussi de ces années-là et avec lui la Piazza Beaubourg qui a causé la destruction d'un grand nombre d'immeubles des XVIIème et XVIIIème siècles qui méritaient d'être restaurés et mis en valeur.
La rue du Grenier St Lazare présente deux faces aujourd'hui : côté pair des immeubles anciens qui ont survécu à l'holocauste, pleins de charme grâce à une réhabilitation de bon goût, côté impair les immeubles du "Quartier de l'Horloge". Il serait cruel de les présenter côte à côte car on devine où irait notre préférence question esthétique. Encore que selon leurs résidents il soit plutôt agréable de vivre dans ces immeubles récents.
La rue du Grenier St Lazare a la particularité de posséder une contre-allée et un parking VINCI souterrain sur six niveaux accessibles par un ascenseur à voitures, inutilisé depuis 2014. Les deux rives mais surtout la rive paire abritent de nombreux commerces et des activités de services. Tous sont intéressés, de même que les riverains, par ce qui se prépare du côté de la mairie de Paris.
Le projet de réaménagement est désormais bouclé. Les travaux devraient commencer avant l'été. Il reste à finaliser certains choix comme la nature du recouvrement de la contre-allée et du terre-plein central (dalles de granite ou revêtement plus spartiate). En fonction des options, le budget (dit participatif) pourrait baisser de 450.000 à 250.000 €. Le granite c'est beau, mais il n'est pas inutile de se préoccuper du porte-monnaie des contribuables parisiens...
L'objectif reste néanmoins, selon le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum, de "donner de la vie à la contre-allée et la rendre attractive, favoriser une circulation douce et restituer le caractère historique du lieu". L'entrée au parking souterrain sera déplacée vers la rue et l'affectation de cet équipement devrait changer. Nous sommes plusieurs à souhaiter pour lui, plutôt qu'un parking à nouveau, une boite de nuit ou un gymnase privé, une activité du type "une pièce en plus" de location d'espaces de stockage.
Les containers de verre et de vêtements seront déplacés. Tous ces mouvements permettront la création de 42 places vélos et 17 places motos (côté rue) et la mairie compte sur le départ en 2021 de la police de rue aux Ours et la libération de toutes les places de stationnement confisquées (pour la bonne cause) pour créer des places de stationnement motos en nombre.
La contre-allée restera ouverte aux véhicules habilités, pompiers, secours, livraisons. Ceux qui rêvent d'en faire un espace d'expansion de leur commerce avec une terrasse risquent d'être déçus : la mairie s'est fait berner une fois par l'hôtel Georgette au numéro 36. Il a demandé en 2012 à la direction de l'urbanisme une autorisation de terrasse fermée pour servir ses petits déjeuners ; il en a fait en réalité une extension de sa réception donc de sa surface aux frais de la princesse. Un tour de passe-passe qui n'est pas vraiment passé et sur lequel la mairie de Paris pourrait bien revenir car les autorisations de terrasses sont précaires et peuvent être retirées chaque année.