La rue du Grenier St Lazare (IIIe) et son prestigieux restaurant "L'Ambassade d'Auvergne"
Deux démarches se percutent sur le devenir de cette rue dont les riverains, avec les habitants du "Quartier de l'Horloge", se mobilisent depuis des années dans leur conseil de quartier pour que les anomalies dont elle pâtit disparaissent et laissent place à un paysage urbain apaisé.
A l'heure qu'il est pourtant rien n'est encore réglé : la terrasse fermée de l'hôtel Georgette, qui s'est accaparé une fraction notable du trottoir pour en faire indûment son bureau-réception est toujours là, et l'édicule qui matérialise l'accès au parking autos souterrain, en déshérence depuis des années, défigure le paysage et gêne inutilement la circulation des piétons.
C'est pour cette raison que chacun s'est réjoui que la Mairie de Paris, sur son budget dit "participatif", affecte en 2017, sur proposition des citoyens appuyée par le Maire du IIIe, un montant de 155.000 € pour "réaménager le côté impair de la rue et en faire un passage homogène, sécurisé, végétalisé, totalement piéton et commerçant".
Mais cet aménagement et ses bienfaits, tels qu'ils sont attendus, pourraient ne jamais aboutir...
Jean-Louis Missika, le bouillant Adjoint auprès de la Maire de Paris Anne Hidalgo en charge de l'urbanisme, s'est mis en tête de "ré-inventer les sous-sols de Paris". Les 2.000 m² disponibles sous la rue du Grenier St Lazare suscitent des convoitises.
Un des projets déposés auprès de M. Missika nous préoccupe : porté par la société SOGARIS LOGISTIQUE, il prévoit de faire de cet espace souterrain, qualifié "d'iceberg" car sa partie immergée est considérable au regard de l'édicule qui s'élève sur la chaussée, un pôle de logistique urbaine, une sorte de "HUB and SPOKE", alimenté au jour le jour par des camions gros porteurs pour stocker les marchandises dans le HUB et servir de point de départ de livraisons en direction des commerçants et des particuliers sur le "dernier kilomètre" (SPOKE).
SOGARIS met l'accent sur le caractère écologique des véhicules affectés à la distribution (triporteurs, véhicules électriques et au gaz naturel...). Elle garde en revanche un silence pudique sur les véhicules qui alimentent le HUB. De gros poids lourds en toute logique.
"Les Saisons", fromager d'exception, est aux premières loges et conduit la résistance
Ce projet, s'il aboutissait, verrait la rue transformée en gare de triage avec un ballet permanent de véhicules légers mais aussi de poids lourds. Les riverains qui rêvent d'un Eden auraient droit à l'enfer. Les commerçants, les restaurateurs surtout, subiraient une baisse de la valeur de leur fonds de commerce.
M. Missika doit prendre la mesure de notre protestation citoyenne. Paris a besoin de respiration et d'espaces verts. Tout projet de densification de l'habitat, de l'activité économique, de la circulation, du tourisme de masse doit être regardé à la loupe car c'est la qualité de vie des parisiens qui est en jeu et conditionne leur opinion sur la ville et ceux qui la gèrent.
Nous savons ce qu'en pensent ceux qui vivent et travaillent à proximité : le projet "participatif" leur convient et ils ne souhaitent rien d'autre. Il est pourtant difficile de s'en tenir là et laisser le parking et son volume croupir pour l'éternité. D'autres projets existent : "concept store LVMH", espace de travail pour l'industrie du cinéma et autres arts, complexe sportif vidéo-ludique.... Tous suspects de répercussions nuisibles sur la qualité de vie des riverains.
C'est probablement de Vinci/Indigo le concessionnaire malheureux que viendrait pour eux la meilleure proposition : transformer le parking en lieu de "self-storage" pour particuliers et professionnels qui veulent étendre leur capacité de stockage en dehors de chez eux. Selon Vinci, l'idée serait rentable et l'investissement nécessaire à la transformation raisonnable.
GS
Post-scriptum du 6 août 2108
Par arrêté du 11 juillet 2018 publié au Bulletin Municipal Officiel, le secteur dénommé "Grenier St Lazare" est déclaré "zone 30". Il comprend notamment les rues du Grenier St Lazare et aux Ours et une portion des rues St Martin et Réaumur, dans le IIIe.
Dans ces voies, les cycles sont autorisés à circuler en sens inverse de la circulation mais il y a des exceptions pour certaines voies.
Ils sont tenus à céder le passage aux autres véhicules dans un certain nombre de voies répertoriées.
Nos amis cyclistes seront bien inspirés de s'arrêter tous les dix mètres pour consulter le règlement pour s'assurer de son application.