Introduction au concert (photos parismarais.com, cliquer gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)
La troisième session des "Moments Lyriques du Marais" ont fait église comble pour ce concert du 12 décembre 2018 qui a réuni autour de la pianiste chef de chant Magali Albertini, la soprano Pauline Feracci, la mezzo Lorrie Garcia et le baryton Thibault De Damas. René Andréani, assurait la présentation des œuvres.
L'église des Blancs-Manteaux (IVe) pendant le déroulement du concert
Les artistes nous ont accompagnés à travers une douzaine d'opéras avec les airs qui sont les plus connus, les plus célèbres et généralement les plus beaux. La formation, grâce au renfort de la mezzo-soprano, nous a offert des solos, des duos et des trios.
De gauche à droite : Lorrie Garcia, Magali Albertini, Thibault De Damas et Pauline Feracci
Le concert a ouvert sur un trio justement, tiré de Così fan tutte de Mozart : "Soave sia il vento !" (que le vent soit doux !). Dans la quiétude du soir, le trio s'élève, sur des arpèges "sottile" du piano, et souhaite bon voyage aux fiancés par une mélodie tendre et voluptueuse où les voix se mêlent dans des harmonies qui suscitent le désir, jusqu'à la plénitude que Mozart exprime dans la résolution d'une dissonance savamment entretenue.
De Mozart, dont on ne se lasse pas, on a entendu l'air connu de Cherubino dans les Noces de Figaro "Voi che sapete" par Lorrie Garcia et un solo de Thibault De Damas dans le Papageno de la Flûte enchantée qui cherche désespérément "une femme, une petite femme" ("Ein mädchen oder Weibchen").
Donizetti et Rossini ont permis aux chanteurs de faire valoir leurs talents scéniques, pour nous rappeler que l'opéra est d'abord du théâtre où l'intensité dramatique, la joie et l'humour doivent s'exprimer. Thibault en est manifestement convaincu tant il s'applique par de petits artifices comme des déguisements, à illustrer le texte chanté.
La Barcarolle des Contes d'Hoffmann d'Offenbach, chantée par le duo Pauline/Lorrie, nous a bercés comme il se doit et c'est tous sens apaisés que nous avons entendu l'air magnifique de Dalila "Mon coeur s'ouvre à ta voix" du Sanson et Dalila de Saint-Saëns, où Lorrie a porté très haut la démonstration de son jeune talent. Les deux reprises pianissimo qu'elle nous a livrées ont donné des frissons à plus d'un...
Le concert s'est conclu sur le feu d’artifice de "La leçon de musique" de La fille du régiment, une démonstration de polyphonie comme Donizetti sait les donner. La troupe a entonné en Bis le Brindisi de la Traviata de Verdi, chanson à boire qu'on écoute toujours avec enthousiasme et envie d'y mêler sa voix, ce que certains n'ont pas hésité à faire.
Magali Albertini, en intermède, a joué du Schubert : un impromptu d'un opus posthume en forme de thème et variations. Schubert est un miracle par la sérénité qu'il apporte. Magali a traité cette oeuvre avec la délicatesse qui convient en dépit de la virtuosité qu'elle exige.
Gérard Simonet