Boutique d'optique Moscot, 26 rue du Temple (IVe). Sont critiquables la couleur jaune vif, et la taille monumentale des lettres de l'enseigne parallèle. Satisfecit à l'inverse pour l'enseigne "en drapeau" discrète et élégante.
Le règlement du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, qui date de 1996 mais reste en vigueur, stipule que les couleurs des devantures dans le Marais sont libres mais exclut qu'elles soient "criardes". Il exclut aussi la présence d’éclairages néon.
Cet opticien (un de plus mais pourquoi pas ?) a décidé de provoquer la galerie en s'affranchissant de ses obligations esthétiques. C'est à nos yeux plus grave qu'une infraction, c'est de la sottise. En effet, si le Marais est recherché c'est en raison de l'élégance de son architecture et du décor que constitue le linéaire des boutiques avec leurs devantures. Chacune d'elle contribue à la beauté de l'ensemble dont elle doit se sentir solidaire. Rompre avec cette règle de conduite c'est pour le commerçant se tirer une balle dans le pied...
Il y a dix ans, on aurait signalé la chose à l'ABF (architecte des bâtiments de France). Sophie Hyafil, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, serait intervenue. D'ailleurs, la transformation d'une devanture doit faire l'objet d'une demande d'autorisation à la direction de l'urbanisme de la Ville de Paris et l'ABF est dans la boucle. On est en droit de croire que sa remplaçante, Samanta Deruvo, a eu ce dossier sur son bureau et a zappé, sachant qu'elle en a trop à examiner avec peu de moyens et que son avis est de moins en moins regardé.