Omar Franka exhibe un super bar de ligne !
Les anciens du quartier se souviennent de la poissonnerie du 30 rue Rambuteau, où officiaient les époux Lacroix et leur employé Charly. Ils ont laissé la place à Nicolas le caviste, un commerce tout à fait respectable (si on n'en abuse pas...).
Il est resté une autre poissonnerie dans le même tronçon de la rue Rambuteau à l'enseigne de "La Cabane du Pêcheur" mais, sans vouloir être désobligeant avec elle, elle n'a jamais pu combler le vide de Lacroix car elle s'est spécialisée dans le très haut de gamme, pour ne pas dire l'inaccessible. Ses produits certes très frais et très bons n'étaient pas à la portée de la majorité des bourses du secteur....
Sa gérante a cédé son fond de commerce il y a un peu plus d'un an et Omar Franka l'a repris. Omar a fait ses armes dans le métier en 2002 dans la poissonnerie de la rue Lepic à Montmartre. Il s'est lancé depuis et possédait déjà deux poissonneries dans le XVIIe rue de Tocqueville et dans le Xe au Faubourg St Martin quand il a décidé de reprendre ce commerce dans le Marais.
L'effet de masse est recherché dans la profession car la qualité première des poissons, crustacés et coquillages est leur fraicheur. Pour l'assurer, il faut se rendre chaque jour à Rungis. Un déplacement couteux qu'il importe d'amortir sur le montant total des achats de gros. Posséder trois magasins de détail au lieu de deux assure une meilleure rentabilité du commerce et concourt en même temps à la fraicheur des marchandises.
Une partie de l'étal, un kaléidoscope de formes et de couleurs...
M. Franka connait bien son métier. Pour satisfaire ses clients, il doit respecter trois critères qu'il hiérarchise ainsi : (1) la fraicheur ; (2) le service rendu ; et (3) le prix.
Pour l'avoir adopté, nous sommes nombreux à reconnaitre que la fraicheur de ses produits est imbattable, qu'il s'agisse des dorades à l'œil encore brillant, les délicieuses pinces de tourteaux ou les fameuses huitres de Marennes-Oléron, Gillardeau, spéciales n° 2 ou fines de claires.
Le service rendu par ses employés est large et attentif. Chaque poisson est préparé comme il se doit mais les huitres, oursins ou palourdes sont ouverts aussi à la demande, les pinces de crabe cassées et soigneusement emballées. Le tout dans la bonne humeur d'employés qui aiment manifestement ce qu'ils font.
Les prix qui avaient explosé chez son prédécesseur sont devenus sages pour des produits de cette qualité, dans la moyenne des poissonniers de Bretagne et de Montorgueuil.
Omar Franka est conscient de son rôle social. Il affirme qu'un poissonnier et un boucher sont indispensables à l'équilibre d'un quartier. Pour bien faire, il faut aussi un fromager et un boulanger. Heureux habitants de la rue Rambuteau, ils ont leur boucher, Provins, leur poissonnier mais aussi un fromager et trois boulangeries !
Il se démène pour que les commerçants de la rue Rambuteau financent les illuminations de Noël, auquel il est attaché. A ce jour une moitié seulement d'entre eux sont d'accord. La contribution n'est pourtant pas très lourde : 300 € environ pour chaque commerçant. Mais sans unanimité il n'y aura pas d'illumination. On suit l'affaire avec attention….