Samedi 14 mars 2020, minuit, rue Oberkampf (XIe), le "temple de la soif"
Sur cette photo on dénombre 23 personnes visibles, il y a en avait d'autres qui n'apparaissent pas dans le champ, entre 20 et 30 personnes au coude à coude dans un moment où toutes les directives de distanciation sociale étaient supposées connues de tous.
On nous dit que le pic est devant nous : en France, aujourd'hui, il faudrait être sourd, aveugle, pour ne pas dire pire, pour n'avoir pas compris que chaque jour qui vient nous révèlera des chiffres de plus en plus terribles et que la période de confinement sera nécessairement longue ; la sortie du confinement étant probablement progressive.
C'est précisément parce que nous avons du temps devant nous qu'il est nécessaire de commencer dès maintenant à poser des jalons pour la sortie de crise : notre responsabilité collective est d'anticiper. A quoi bon attendre ?
Les représentants associatifs d'habitants estiment qu'ils ont quelque chose à dire à dire au sujet de la sortie de crise. Il leur parait indispensable de ne pas laisser le monopole de la communication à Culture Bar-Bars ou à la Plateforme de la Vie Nocturne, dont on entend déjà les messages : "Il faut rattraper le retard, il faut aider à décompresser, il faut soutenir le geste citoyen de revivre en groupe dehors en terrasse, il faut consommer en masse de l'alcool pour lutter contre les faillites".
On pense d'abord à tous ces irresponsables qu'on voit sur la photo, prise alors que ces personnes ne pouvaient pas ignorer le risque qu'elles prenaient et faisaient prendre à la société. Tout le quartier Oberkampf était sur le même mode, sans aucun contrôle et tout Paris était logé à la même enseigne, malheureusement.
On sait que ces irresponsables étaient également présents en masse dans les espaces ouverts. C'est notamment à partir de photos de nombreux groupes agglutinés le long des berges de la Seine, de part et d'autre du canal Saint-Martin à travers le Champ de Mars et sur les marches du Sacré-Cœur que le gouvernement a décidé les mesures de confinement.
Dans ce contexte, les associations représentant les habitants proposent une concertation pour préparer la sortie de crise dans des conditions permettant d’assurer la sécurité de chacun. Sous l’égide de la Préfecture de police, les organisations professionnelles des débits de boissons, les professionnels de santé, les élus de la mairie de Paris, et les associations d'habitants doivent débattre pour réfléchir, tous ensemble et pendant qu’il en est encore temps, aux mesures nécessaires pour préserver la santé du plus grand nombre. Il serait irresponsable de lever d’un seul coup les mesures de confinement.
En conclusion nous allons collectivement au sein du mouvement "Vivre Paris !" demander un entretien à la sous-Préfète Directrice du cabinet du Préfet de police de Paris, sur le thème du retour à la normale pour échapper à un retour à "l'anormal".