Café rue Saint-Maur (XIe)
A l'initiative de nos confrères et amis de l'Association des Riverains du XIe, une audience en référé s'est tenue vendredi 5 juin devant le Tribunal Administratif de Paris pour dénoncer les nuisances et atteintes aux droits des habitants résultant des mesures annoncées par la Maire de Paris et sur le caractère jugé illégal de ces mesures.
La requête de l'association a été rejetée eu égard au contexte exceptionnel et à l'intérêt général s'attachant à la reprise de l'activité économique d'un secteur particulièrement touché par les effets de la pandémie, alors même que l'annulation du dispositif contesté ne permettrait pas d'exclure totalement des nuisances similaires couramment endurées par les riverains du secteur concerné.
La liberté du commerce a donc prévalu sur celles de la santé, de la tranquillité, du droit de propriété... Cette décision, si elle a le mérite d'exonérer les plaignants des frais de justice demandés par la Ville de Paris, est décevante en ce qu'elle légitime le manque d'attention de la Ville pour ses administrés, en faisant prévaloir l'économie sur la santé.
Le Tribunal relève cependant que la mairie de Paris a dû s'engager à l'audience à se montrer particulièrement attentive à la situation de la zone concernée, et à y faire procéder aux contrôles et rectificatifs nécessaires. De fait, de nombreuses installations éphémères devenues fixes après 22h00 ont commencé à être démantelées, vraisemblablement sous l’effet de contrôles inexistants jusque là. Nul doute que cela contribuera à apaiser les vives tensions qui s’étaient manifestées entre des exploitants et les habitants de l’arrondissement.
Les plaignants réfléchissent avec leur conseil Me Aurélie Gillet-Marta à la suite qu'ils peuvent maintenant donner. En tout état de cause, l'action a eu le mérite d'attirer l'attention de l'opinion publique, des médias et de la mairie elle-même sur une situation qui comporte un risque de dérapage redouté de la part des exploitants de débits de boissons qui sont au cœur du sujet. D'ores et déjà un rendez-vous est pris avec les journalistes de BFM/TV.