La place du Marché Ste Catherine, aquarelle, par courtoisie de l'auteur Jean-Charles Decoudun
Il y a maintenant sur la place environ 500 couverts dressés dès le lever du jour pour permettre d’assurer un ou deux services quotidiens, midi et soir. Vous imaginez ??
En l’espace d’un clin d’œil et sous les yeux d’une Mairie qui parait totalement impuissante en face des restaurateurs sans scrupules, la Place du Marché Sainte-Catherine a été comme « privatisée » et elle est devenue l’une des plus grandes cantines à ciel ouvert de Paris. Tout est confisqué !
Les promeneurs ne peuvent plus s’asseoir sur les bancs publics pour se reposer, lire ou rêver sans devoir s’excuser auprès des clients attablés à moins de 50 cms d’eux. Bonjour l’ambiance et la sécurité sanitaire !
Les mamans ou les papas doivent faire du gymkhana avec leurs poussettes ou leurs caddies. Les enfants qui sont maintenant bannis de la Place ne peuvent plus jouer tranquillement comme ils le faisaient autre fois : adieu les petites courses folles, adieu les jeux de ballons et de chats perchés sur les plots. Les touristes, eux, n’ont plus le droit de découvrir cette petite place merveilleuse qui contribuait à faire la renommée du Marais.
Tous sont donc laissés pour compte : les familles du quartier, les "vieux", les enfants, les handicapés, les passants : tous ont été chassés !! Circulez, il n’y a plus rien à voir…. Par contre il y a « à boire et à manger » si vous en avez les moyens ! …et tous ces riverains « travailleurs du jour » qui veulent dormir la nuit ou « travailleurs de la nuit » qui aspirent à se reposer le jour… ils n’en peuvent plus !
Les riverains ? parlons-en. Pour eux c’est triple voire quadruple peine ! …et s’ils ne sont pas contents, ils n'ont qu'à aller habiter ailleurs ! D'abord ils ne peuvent plus rentrer chez eux sereinement sans se faufiler entre les tables et devoir s’excuser auprès des clients eux-mêmes attablés, pour atteindre l'entrée de leurs immeubles.
Ensuite, leurs 350 fenêtres donnant sur la place sont définitivement condamnées à rester fermées nuit et jour pour éviter l'énorme brouhaha généré par ces 500 couverts et les conversations, ponctué par la musique des baladins, le tout amplifié par la caisse de résonance formée par les immeubles de la Place du Marché Sainte-Catherine.
Enfin ils subissent toutes les nuisances possibles à l’intérieur de certains immeubles, puisque les cuisines minuscules installées dans les caves ou dans les arrière-boutiques et qui avaient déjà du mal à servir autrefois la cinquantaine de clients attablés sur les espaces de terrasses autorisés, doivent maintenant en servir chaque jour le triple ou le quadruple.
Mais tout cela n'est autorisé ( ??) que jusqu'à 22 heures, direz-vous ! Peut-être mais ce n’est pas du tout le problème : LE PROBLEME c’est « TOUT l’ESPACE NUIT et JOUR »… … car c’est aussi oublier qu’à partir de 22h00, c'est la valse des guéridons et des chaises qui prend le relai sur le terre-plein central.
…. Et sur les terrasses, dont les 2,50 m d’espace autorisé (délimités par des croix de Saint André) sont largement dépassées, le service continue jusqu'à pas d'heure... et sur le coup de 02h00 du matin, alors que les conséquences de ces implantations sauvages devraient avoir disparu, les clients éméchés prennent le relais en terminant leur nuit sur les bancs publics (les même bancs « confisqués » que ceux de tout à l'heure) avec force éclats de voix, chansons, vociférations quand ils n’urinent pas sur les soubassements des immeubles.
Mais que fait la mairie ? Serait-elle dépassée par cette sauvagerie ? (on aimerait des explications !). Et que fait la Police ? Pas grand-chose, hélas, devant cet état de non droit et de laxisme avéré des autorités normalement compétentes. Et si l’une comme l’autre prétendent « tout faire » pour éviter ces abus et ces débordements, on aimerait les croire mais le moins que l’on puisse dire, c’est que cela n’est suivi d’aucun résultat tangible.
Ce « commerce sauvage » et cette « prise de liberté de quelques uns » privent TOUS LES AUTRES (sans exception) de leur propre liberté, de leur tranquillité et de TOUS LEURS AUTRES DROITS qu’une municipalité responsable est supposée devoir leur garantir.
Madame la Maire Anne Hidalgo, Monsieur le Maire Ariel Weil, répondez s’il vous plait !... car on espère encore pouvoir compter sur vous !
S’il vous plait, rendez-nous nos modestes « droits de vivre » de simples citoyens, de simples parisiens, de simples piétons, de simples riverains, de simples touristes attachés à la beauté et à la sérénité (provisoirement ?) perdues des lieux
On vous remercie par avance !!
Patrick Broders
Président d'honneur et fondateur du “Comité d’aménagement de la Place du Marché Sainte Catherine"