Panneau indicateur rue des Archives à hauteur de la rue de Braque. A droite, l'entrée du restaurant "Le Reflet", 11 rue de Braque (IIIe). Tél. 01 42 71 35 97
Au départ, quand les riverains de la rue de Braque ont appris l'ouverture d'un nouvel établissement "Le Reflet" au n° 11, il y a eu de la méfiance.
A cette adresse du IIIe, un restaurant mâtiné de discothèque, "un club pour initiés", s'était installé en 2015 dans un immeuble du XVIIème siècle où tout résonne et où il est illusoire d'essayer d'insonoriser. Les habitants regroupés en collectif appuyé par "Vivre le Marais !" ont fait savoir au Maire et à la Police nationale que les nuisances de cet établissement, en matière de bruit et d'occupation nocturne de l'espace public, n'étaient pas acceptables. Ils ont réagi et le gérant, de guerre lasse, finit par abdiquer et opter pour une autre forme d'activité plus respectueuse de la tranquillité publique.
Employés du "Reflet" (Photo FL)
Un nouvel établissement a ouvert depuis un an, un restaurant dit "inclusif" mais classique cette fois. Il a bénéficié d'un préjugé favorable du fait de son concept et du recours à une majorité d'employés affectés de trisomie 21, sur le modèle d'un restaurant ouvert il y a trois ans et demi à Nantes par la gérante, Flore Lelièvre. Son initiative sociale et entrepreneuriale à la fois lui avait valu d'être reçue en 2018 par le Président Macron, dont l'épouse Brigitte avait en octobre 2017 honoré de sa visite l'établissement nantais.
Flore Lelièvre est décidée à gérer son restaurant en bonne entente avec les habitants de l'immeuble et les riverains de la rue. Elle a pris note sans aigreur du refus de l'assemblée générale des copropriétaires par exemple de percer un mur porteur et elle souhaite entretenir un dialogue permanent avec les résidents potentiellement affectés par les bruits inhérents à ce type d'activité. Un des habitants nous dit ceci : "Comprenez qu’avec notre passif dans cet immeuble, nous soyons extrêmement vigilants ! Et que nous craignions que cette terrasse soit pérenne, même si l’exploitant change dans les années à venir."
En application des décisions d'Anne Hidalgo d'aider jusqu'au 30 septembre 2020 les bars-restaurants à surmonter la crise, Flore Lelièvre a obtenu de la municipalité l'autorisation de squatter deux places de stationnement en guise de terrasse sur la rue les jours d'ouverture de son établissement, à savoir le soir les jeudi, vendredi et samedi et les midis du mardi au vendredi. Les trottoirs restent libres pour les piétons mais par souci de sécurité la mairie a décidé d'interdire toute circulation sur la chaussée à l'intérieur de ces périodes.
C'est ce qu'exprime le panneau dont personne n'avait jusque là compris le sens...
GS