Les bancs publics en font partie, au même titre que les abribus, les kiosques, les sanisettes, les poubelles, etc... Ces accessoires n'ont pas de raison de rester figés dans l'esthétique d'Hector Guimard que nous apprécions là où elle s'exerce, en particulier sur les bouches de métro. Ils doivent s'adapter à leur temps et tenir compte des exigences liées au confort des exploitants ou à l'ergonomie offerte aux usagers.
On a des craintes cependant. Ce qu'on voit place de la République mais aussi le long des berges de la Seine et en d'autres lieux ne serait pas inquiétant s'il s'agit d'une facétie sans lendemain des "Écolos" de la mairie de Paris mais serait grave si c'est la manifestation d'une doctrine qu'on est en train de nous imposer par petites touches.
La plaisanterie va assez loin puisque de "vrais bancs" ont été façonnés avec ces matériaux de récupération
La place de la République est désormais bordée de ces pièces en bois brut. Évidemment les tagueurs en font leurs choux gras et le contribuable paie les interventions de nettoyage. On a vu les équipes spécialisées à l’œuvre après la manifestation du 23 novembre qui a ému les consciences. L'effacement au karcher est difficile et long car le bois est poreux. La sagesse ou l'esprit de résignation pourrait suggérer de les laisser en l'état. Mais qui ira s'assoir sur un siège couvert de peinture au risque de se relever avec imprimé à l'envers sur ses fesses la marque indésirable de ces signes cabalistiques ?
"Bancs" souillés, équipes de Propreté de Paris au travail pour un nettoyage au karcher
Il y a chez les "Verts" de Paris des opinions sur lesquelles une majorité de parisiens peut s'accorder. C'est le cas pour la place de la voiture dans notre ville, la pollution de l'air et l'alignement des deux roues motorisés sur la règle générale en matière de vitesse, de bruit, de contrôle technique et de stationnement. Mais par pitié qu'ils renoncent aux attitudes extrêmes (certains parlent de terrorisme intellectuel...) qui les font percevoir comme des partenaires déjantés pour la gestion de Paris !
GS
Si on veut avoir une idée de ceux à qui cette mission sera confiée, il n’est pas inutile de jeter un coup d’œil au site du « collectif » qui a été chargé de l’hallucination aménagement de la place du Panthéon. Ça en dit long, tout en écriture inclusive, naturellement....
http://www.collectifetc.com/realisation/les-monumentales-place-du-pantheon/#
Extrait: « Nous avons réalisé une analyse sensible de la place : une approche multidimensionnelle basée sur le ressenti de l’espace. Les perceptions du bruit, de l’ensoleillement, les usages formels et informels sont croisés avec des données urbaines plus classiques. Ces observations et retours, couplés à la dimension historique et spatiale de la place, nous ont amené à penser un aménagement sobre, abstrait et inclusif.”
Bonne lecture !
Rédigé par : Marie | 28 novembre 2020 à 14:48
A lire, cette contribution drôle et éclairante de l'excellent blog La Tribune de l'art sur les projets disruptifs de la Mairie de Paris : https://www.latribunedelart.com/paris-un-manifeste-manifestement-mysterieux
Rédigé par : Adrien | 27 novembre 2020 à 18:33
Les amoureux qui s’bécotaient sur les bancs publics ont fui car ces bancs publics n’ont vraiment pas des "petites gueules bien sympathiques", eux, et ne méritent plus une chanson de Brassens.
Rédigé par : Mary | 26 novembre 2020 à 14:47
Comme l'écrit Alexandre Gady, Hidalgo a terriblement enlaidi Paris. Sur les Champs Elysées, toutes les grilles de pied d'arbre ont disparu, ailleurs les fontaines ne sont plus en eau, les bancs sont détruits, les charmants kiosques sont désormais des kiosques bennes, ne parlons pas du saccage patrimonial de la Place de la République dont la photo d'illustration montre l'ampleur du désastre. Malheureusement, je ne crois pas une seconde à une prise de conscience de la Mairie : au contraire, il est à craindre que les équipes Hidalgo se servent de ce manifeste pour légitimer leur inculture esthétique et leur plaisir à dénaturer les paysages typiques de la capitale. Pour moi, c'est un zéro pointé.
Ps1 : On attend des nouvelles de la restauration de la fontaine des innocents...
Ps2 : On attend des nouvelles de la restauration du portail de l'hôtel Raoul dont Pierre Merlin espérait la grâce divine de l'intervention municipale...
Rédigé par : Adrien | 26 novembre 2020 à 00:48
Enlaidissement toxique : votre dernier article et ses commentaires m’inspirent deux réactions.
La première d’adhésion au plaidoyer de tous ceux qui protestent contre l’abandon, en matière de mobilier urbain, d’un style parisien propre, qui était parvenu à maturité à la Belle Époque, en harmonie avec une architecture qui traversait les siècles et qui est encore en place majoritairement. Tout ce qui conviendrait aussi bien à Shanghai qu’à Los Angeles est donc à proscrire, mais aussi le minimalisme d’un terrain de camping bon marché, ce qui est le cas dans ce que vous montrez concernant la place de la République.
La seconde, d’étonnement devant cette réutilisation par une autorité publique – et non des moindres ! – d’un matériel classé « déchet dangereux » depuis plus de dix ans en raison d’une grande toxicité des produits (créosote et sels d’arsenic) qui imprègnent ces anciennes traverses de chemin de fer. Je crois savoir que cette réutilisation relève du pénal, a fortiori au milieu d’une population dense. L’affaire me paraît très grave. Je ne sache pas que les diagnostics établis en leur temps par Robin des Bois, Chantal Jouanno, l’Agence de sécurité sanitaire (ANSES) et le Conseil général de l’environnement aient été infirmés.
Rédigé par : Philippe Haeringer | 25 novembre 2020 à 21:06
Ewa Bérard "L'esthétique du mobilier urbain a un prix. Pour donner à ce mobilier un style qui ne jure pas avec l'environnement, pour le rendre durable et … commode! - il faut y mettre un peu d'argent."
Tout à fait d'accord, mais à quoi bon, tout deviendra sale rapidement et tout ce beau mobilier sera tagué ou brulé lors d'émeutes ou de rassemblements. La population a changé, le respect n'est plus de mise. C'est peut être jouable à Hong Kong, Amsterdam, Singapour.
Dans ces conditions, je me résigne à du mobilier "au moins disant".
Je me souviens des chaises du jardin du Luxembourg dans les années 70, payantes à l'époque, de couleurs vertes, où on est vraiment mal assis. Et pourtant, elles sont toujours là en 2021. Il est vrai, que la gestion de ce jardin est une prérogative du Sénat, et non de la Mairie de Paris comme le jardin des tuileries, le jardin des plantes et le jardin du palais royal. Aucune imagination ces sénateurs.
JP 75003
Rédigé par : jp75003 | 25 novembre 2020 à 18:37
C'est à dire, raisonnablement déraisonnable ; comme est toute œuvre d'art .
Mais il est toujours difficile de choisir les artistes qu'admireront les générations qui vous suivent.
Merci de tout ce travail que vous réalisez
Rédigé par : Simone G. | 25 novembre 2020 à 16:25
L'esthétique du mobilier urbain a un prix. Pour donner à ce mobilier un style qui ne jure pas avec l'environnement, pour le rendre durable et … commode! - il faut y mettre un peu d'argent. La "nouvelle" esthétique de l'équipe de Mme Hidalgo c'est tout simplement "au moins disant". Les bancs de métal perforé dans le Jardin des plantes, des sièges en béton dans les Halles, l'aménagement de la place du Panthéon, c'est de l'aménagement au rabais, qui fait froid aux fesses et mal au dos.
Rédigé par : Ewa Bérard | 25 novembre 2020 à 14:09
Les désastres récents en matière d’aménagements publics et la merveille qu’est Paris, devraient pousser cette équipe à beaucoup plus d’humilité. Mais conserver et entretenir l’existant n’est visiblement pas digne d’eux, casser et effacer ce qui les a précédés, en revanche, leur permet d’étaler leur idéologie au grand jour.
Qu’est ce qui pousse cette municipalité à autant d’arrogance, pour qu’elle se sente autorisée à s’attaquer à notre patrimoine commun sans même nous demander notre avis? Sans doute pas les sucettes Clear Channel, les bancs sales en madrier, les tables de picnic et autres palettes de chantier qui sont devenus l’alpha et l’oméga du mobilier urbain ces dernières années, pas non plus le désastre de la place de la République, de la Canopée des Halles, ni l’aménagement consternant de la Place du Panthéon ou le remplacement à grands frais des beaux kiosques à journaux Belle époque, etc, etc...
Paris avait une merveilleuse tradition d’élégance et de sophistication de son aménagement public; mais considérée comme bourgeoise par cette équipe, elle doit donc peu à peu, au nom de « l’inclusion » (??) céder la place au laid et au vulgaire. C’est dire quelle estime cette équipe a du peuple, peuple qui se sentirait exclu par le beau et serait plus à l’aise parmi les tables de picnic et autres horreurs.
Paris-et les Parisiens- aura vraiment beaucoup souffert.
Rédigé par : Marie | 25 novembre 2020 à 12:55
Etant donnée l'inculture de la plupart de nos responsables politiques et d'une partie de la population, qui ne connaissent pas (voire méprisent) l'histoire des styles, des influences, et qui recherchent toujours la rupture plus que la continuité, il n'y a rien de bon à attendre de cette réflexion.
Les derniers aménagements urbains (bancs, kiosques) méconnaissent totalement le style parisien et ne recherchent pas l'insertion dans un cadre. On pourrait les trouver à Shangai ou Los Angeles.
On se gargarise d'innovation mais c'est d'une pauvreté affligeante!
La seule solution serait de confier cette réflexion à des spécialistes de la défense du patrimoine
Rédigé par : JeromePl | 25 novembre 2020 à 12:53
Bien sur ! changer l’esthétique de Paris.... Attention, soyons présents !
GM
Rédigé par : GM | 25 novembre 2020 à 11:39
Notre ville a été façonnée par des siècles d'architecture et d'urbanisme qui l'ont rendue si belle. L'écologie punitive qui nous oblige à expier nos torts d'avoir recherché le confort et l'esthétisme ne devrait pas avoir sa place dans Paris. Arrêtons le massacre ! Remplaçons ces morceaux de bois hideux !
Rédigé par : Henri | 25 novembre 2020 à 10:56
le mardi 24 un documentaire impressionnant sur ARTE des dégats irréversibles de la course de la GREENTECH dont raffolent les industriels ...et les écolos.
Mines gigantesques à ciel ouvert en Bolivie,,Chili,Allemage,Chine... ,nappes phréatiques polluées, population complètement impuissantes avec un constat : la pollution ne diminue pas mais se déplace vers des populations loin de chez nous..Tout est dit !
Rédigé par : jc | 25 novembre 2020 à 10:43