Stéphane François ( à gauche) avec un de ses voisins devant la sortie du WHO's rue Pierre au Lard (IVe) (photo Le Parisien)
Stéphane François s'était approché de nous en 2017 pour solliciter notre aide dans le conflit qui l'opposait au WHO's, un restaurant de la rue St Merri dont l'extension rue Pierre au Lard, avec l'occupation du local de l'ancienne galerie d'art, n'avait d'autre but que d'ouvrir une discothèque dans ce qui est une halle de fer et de verre. Une construction précaire accolée au logement social de Paris-Habitat que Stéphane occupait avec Thierry son compagnon. A cause du bruit, leurs nuits étaient des calvaires.
Extension du WHO's rue Pierre au Lard à gauche. Immeuble Paris-Habitat à droite (Photo VlM/ELG)
Un collectif s'est formé alors autour de riverains de la rue Pierre au Lard, dérangés aussi par le vacarme des fêtes et les attroupements dans la rue, pour accompagner une action en justice. Il y a un an, Thierry mourait d'un cancer, laissant Stéphane désemparé, engagé dans une action en justice au civil sur la base d'un rapport d'expert très favorable à sa cause. Un jugement au fond était attendu à brève échéance.
De santé fragile et habitué des petits boulots, il était vulnérable mais soucieux de sa dignité. A ce titre il avait repoussé les avances du WHO's qui lui proposait de le loger ailleurs. Le WHO's et son dirigeant n'ont plus à s'en soucier, Stéphane a rejoint sa dernière demeure et repose en paix...
Immeuble 13 rue au Maire (IIIe) et l'enseigne "Le Tango" (Photo VlM)
Loin d'en tirer la leçon, la mairie de Paris nous apprend qu'elle vient de racheter pour près de 7 million d'€ (qui vont alourdir la dette de la Ville !) la totalité d'un immeuble 13 rue au Maire (IIIe) car il abrite au rez-de-chaussée "Le Tango", une discothèque LGBTQIA+ (*), dont le magazine TETU annonçait comme un drame "qu'elle allait mettre la clé sous la porte".
Ian Brossat, l'élu communiste en charge du logement, s'est empressé de dire qu'il créerait dans l'immeuble des logements sociaux. La similitude avec les événements tragiques du WHO's et des logements sociaux qui l'entourent n'échappera à personne. Messieurs Frédéric Hoquart (élu en charge de la nuit à l'Hôtel de Ville) et Brossat ont de quoi méditer.
GS
(*) LGBTQIA+ : selon Libération = lesbian, gay, bi, trans, queer (s'interroge), intersex, assexué et + pour tout le reste