Une punaise de lit agrandie 50 fois. Sa taille réelle : un pépin de pomme....
Tous les médias en parlent ce vendredi 29 septembre 2023. Les punaises de lit attaquent en bataillons rangés, transportées par des personnes itinérantes qui ont fait escale dans un lieu infesté. Les hôtels sont montrés du doigt mais tout mobilier où l'on pose son séant (bancs, fauteuils, sièges divers...) sont également suspects.
A la veille du grand chambardement que vont provoquer les JO de 2024, la nouvelle a de quoi déstabiliser toux ceux qui ont fait des plans basés sur la manne attendue de l'événement.
Parmi eux, ceux qui se préparent à louer leur résidence principale parisienne et ceux qui ont investi dans la réalisation de résidences hôtelières par transformation d'activités existantes (les grossistes du Marais par exemple...). On compatis avec leur détresse car les punaises seraient pour certains un juste retour des choses mais le prix à payer et le risque d'épidémie est tel qu'il ne faut certainement pas le souhaiter ni s'en réjouir !
Parmi les articles qui analysent le phénomène et les moyens de le combattre, nous avons relevé un excellent dossier du HUFFPOST, signé Valentin ETANCELIN, que nous vous conseillons de parcourir :
°°°°°°°°°°°°°°
Le gouvernement vient de lancer son plan de lutte contre les punaises de lit. Même si la tâche peut paraître insurmontable, difficile et chronophage, il est possible de venir à bout d'une telle infestation.
Elles sont partout. Entre les plinthes, dans la rue ou sur des matelas au sol, ces bestioles grandes comme des pépins de pomme se propagent à toute vitesse dans les villes françaises. Depuis plusieurs années, les histoires de punaises de lit sont devenues monnaie courante. S’en débarrasser, un peu moins.
Que faire lorsque l’on est confronté au problème? Il y a, d’un côté, ceux qui font appel à des professionnels. Et de l’autre, les plus téméraires. Ils préfèrent régler la situation eux-mêmes. Parfois, avec de la chance, ça marche du premier coup. Mais dans beaucoup de cas, si l’infestation est trop avancée, cela se résume plutôt à un échec. Pourtant, il existe bel et bien une technique pour les éliminer.
Selon le docteur Arezki IZRI, chef du service de parasitologie à l’hôpital Avicenne de Bobigny : “On envoie les textiles à laver à 60 degrés, explique-t-il dans un premier temps. On passe ensuite l’aspirateur, sans oublier de jeter le sac immédiatement après. Une fois les punaises de lit identifiées, il faut les détruire avec un appareil soufflant de la chaleur sèche. La procédure doit être faite en une demi-journée.”
Ceci étant dit, les mesures à prendre dépendent surtout du niveau d’infestation : “une opération de lutte contre les punaises de lit ne doit pas débuter ‘tête baissée’ et ‘armes à la main’. Avant de se lancer, il faut bien repérer des preuves directes de leur présence pour établir la stratégie (et si celle-ci peut se faire sans l’aide d’une personne extérieure).
Quid des insecticides ? Le médecin est catégorique: ils sont inefficaces. D’après lui, ils ne font qu’irriter les petites bêtes ou les faire fuir d’un appartement à un autre. ”Ça avait très bien marché dans les années 30, renseigne le professionnel. On a été tranquille jusque dans les années 80. Mais le problème, c’est que les insectes s’habituent rapidement. Les punaises de lit sont devenues résistantes.”
Sur Internet, les forums ou les réseaux sociaux, on vante de plus en plus l’usage de certains produits naturels. C’est le cas de la terre de Diatomée, une poudre blanche fabriquée à partir d’algues fossilisées qui agit comme des rasoirs microscopiques sur les punaises. Efficace, certes, mais elle est très mauvaise pour l’humain. “Il ne faut pas la respirer”, avertit le docteur IZRI.
En cause, la teneur en diatomite cristalline, composante de nombreux minéraux. Quand elle entre dans l’organisme par les voies pulmonaires, ses particules se déposent dans la trachée, les bronches ou les poumons puis y restent. Elle est à manier avec précaution. Au point où il vaut même mieux porter un masque, selon le médecin.
Pour lui, le problème des punaises de lit est “de plus en plus gros”. Le tourisme de masse et les gens qui ramassent des meubles ou des matelas dans la rue y sont pour beaucoup. Mais pas seulement. “Au niveau mondial, on ne dispose pas des moyens suffisants pour les éradiquer”, explique le scientifique.
Il poursuit: “Quand quelque chose embête l’homme, celui-ci veut à tout prix l’éradiquer. Mais le souci, c’est que la nature se défend. Elle n’a pas envie de disparaître. Logiquement, elle va tout faire pour continuer d’exister, comme dans le cas, ici, des punaises de lit.”
Un constat que partage volontiers Xavier ROBERT, entomologiste médical au CNRS. “De manière générale, il nous est impossible d’éradiquer les bestioles, constate ce dernier, contacté par Le HUFFPOST. Tous les animaux qui prolifèrent au contact des humains arrivent très bien à leur échapper. Leur mode de vie nous contraint à les tolérer.”
Valentin ETANCELIN
Le HUFFPOST