Terrasse estivale, rue Beaurepaire Xe
Des associations parisiennes, réunies sous la bannière de "Droit au Sommeil", représentant des micro territoires mis à mal par les nuisances des terrasses (une rue autrefois calme, un carrefour paisible avant l'installation d'une terrasse, etc.) , sont remontées par l'annonce par la mairie de Paris du report à 23h00 de l'heure d'ouverture des "terrasses estivales".
Que penser aujourd'hui, cinq ans après l'arrivée du COVID, de ces structures en bois style "ranch on hacienda" que la mairie de Paris a autorisées ça et là pour satisfaire des intérêts marchands ?
La réponse est - partiellement - dans la question. Partiellement car il existe avec la réduction significative du trafic automobile une justification objective de la création d'un nombre maitrisé de nouvelles terrasses.
Le Maire de Paris-centre Ariel Weil s'est exprimé sur le sujet en réclamant une plus large autonomie en matière d'attribution d'autorisation de nouvelles terrasses. Il connait mieux que ses collègues de l'Hôtel de Ville, trop sensibles aux sirènes des débitants de boissons alcooliques, la gène potentielle d'une terrasse vis à vis des résidents. Il a démontré qu'il savait aller au bout de sa volonté en n'hésitant pas à se rendre devant la justice.
Si la réponse est tout de même dans la question c'est que nous avons conscience d'être victimes du syndrome de la roue à rochet. C'est une roue crantée qu'un cliquet ne permet de tourner que dans un seul sens. Appliquée aux bars-restaurants, on se rappelle qu'en 2020 à l'apparition du COVID la mairie a laissé toute licence aux exploitants d'installer des terrasses ad libitum. Le COVID a disparu, on aurait dû revenir au point de départ. Le cliquet insidieux s'est manifesté sous la forme de terrasses estivales, ouvertes l'été de juin à septembre et jusqu'à 22h00.
Un an plus tard le fameux cliquet se manifeste en empêchant le retour à l'horaire de 22h00 et en reportant l'heure de fermeture à 23h00.
Il faut se débarrasser de la roue à rochet. On peut admettre que la surface totale des terrasses à Paris soit revue une fois pour toutes dans des proportions raisonnables pour la raison et dans les conditions évoquées mais le concept de terrasse estivale avec ses plateformes et barrières en bois qui ne respecte d'aucune manière le style propre à Paris et encore moins le règlement d'urbanisme de secteurs patrimoniaux protégés comme le Marais, doit être envoyé aux oubliettes.
Qu'en dit l'ABF, garant de la sauvegarde de l'esthétique de notre cadre de vie ?
GS