"SOMA", 13 rue de Saintonge (IIIe) - Restaurant japonais (Photo VlM)
Restaurant "SOMA" comme "South Marais". Au prix d'une inexactitude flagrante, puisque nous sommes là dans le Marais nord, et d'une contraction audacieuse, le gérant Sourasack Phongphet a donné à son établissement le nom d'une petite ville nipponne.
Rien ne laisse supposer que ce restaurant puisse générer les 3 décibels d'émergence au-delà desquels les voisins ont le droit de se plaindre mais il faut croire que cette situation s'est produite et s'est sans doute renouvelée car, nous le savons par expérience, il faut des raisons sérieuses pour que la préfecture de police prenne un arrêté de fermeture administrative. Qui plus est de deux semaines !
C'est pourtant ce qui s'est produit en date du 22 février 2016, à la suite de plaintes répétées des habitants de la rue. L'établissement est resté fermé du 24 février au 10 mars.
Selon les riverains, que nous avons écoutés, le bar-restaurant était extrêmement bruyant avec musique et éclats de voix jusqu'à deux heures du matin. Il y a eu des tentatives de conciliation mais elles n'ont pas abouti. La police d'arrondissement est intervenue en dressant des procès-verbaux. C'est le refus du gérant ou son incapacité à assurer le calme dans son établissement qui a abouti à la fermeture administrative. Il se défend en ironisant sur une forme supposée de radicalité des riverains dans un message adressé à ses clients sur sa devanture : "votre joie, votre bonne humeur et vos rires font le malheur de certains voisins..."
Cette décision a modérément affecté le commerce car pendant la période de fermeture son activité a été déplacée vers un autre local à proximité. On se demande dans quelles conditions administratives et avec quelles autorisations cette esquive a pu être montée....
Gérard Simonet
Post scriptum
On en sait un peu plus sur le déroulement de l'affaire. Pendant la période de fermeture, les gérants ont déplacé leur activité vers un établissement existant au 58 rue de Saintonge, qui est privatisable et possède le même niveau de licence
Toute information sur l esquive serait la bienvenue
Location temporaire de locaux. Réseau ? Motus et bouche cousue pendant deux semaines
Suivi de la réouverture... À suivre
Rédigé par : MTMH | 14 mars 2016 à 01:51
Deux poids, deux mesures, c'est tellement évident, si le SOMA a été fermé pour 2 semaines, c'était vraisemblablement justifié: alors quid des autres établissements dans les III et IVème qui, au moins, dérangent autant les riverains, si ce n'est pire. On constatera que ces derniers ne sont JAMAIS l'objet d'aucun contrôle!
Rédigé par : Pierre | 13 mars 2016 à 23:16
Jean-François Bayart
Fermetures administratives des établissements bruyants : deux poids-deux mesures
Le SOMA, restaurant japonais du 13 de la rue de Saintonge, dont l’ouverture avait suscité l’inquiétude et l’opposition des riverains, a en effet été fermé par la Préfecture de Police, du 24 février au 10 mars, pour tapage. Ce qui n’a nullement dissuadé sa direction de se délocaliser dans un local éphémère, quelques dizaines de mètres plus loin.
Deux questions viennent à l’esprit naïf que je suis.
1) Cette délocalisation, sous forme de provocation, était-elle légale ? J’en doute. Le local éphémère n’a vraisemblablement pas fait l’objet des contrôles réglementaires en matière d’hygiène publique auxquels sont assujettis les établissements de restauration, sans même parler de leurs obligations fiscales.
2) Pour avoir été frappé d’une telle sanction administrative, rarissime, le SOMA a certainement dépassé les bornes du tolérable par les riverains. Cela étant, le passant régulier que je suis n’a jamais constaté dans cette portion de la rue de Saintonge le dixième des nuisances que provoquent des établissements comme le Saint-Gervais, au coin de la rue des Coutures-Saint-Gervais et de la rue Vieille-du-Temple, La Perle, au 78 de cette même rue Vieille-du-Temple, ou encore les terrasses entourant le Carreau-du-Temple – débordements qui ont suscité de nombreuses plaintes de la part du voisinage. La Perle, prise en flagrant délit de violation de la législation réprimant l’ivresse publique lors de la pitoyable affaire Galliano, n’avait même pas été fermée un seul jour, alors qu’elle occupe indument l’espace public soirée après soirée et que sa clientèle avinée engendre un tapage insupportable dès que le temps devient clément. Son propriétaire s’est même vu accorder, l’année dernière, par la Préfecture de Police, un permis de nuire sur toit au 4 de la rue des Quatre-Fils, en dépit de l’opposition de la Mairie d’arrondissement. La fermeture administrative du SOMA, certainement justifiée, donne ainsi à penser que la Préfecture de Police pratique le deux poids deux mesures, quand bien même la Constitution garantit l’égalité devant la loi.
Rédigé par : jean-françois bayart | 12 mars 2016 à 19:20