Candidat à un troisième mandat à la mairie du IIIe, Pierre Aidenbaum nous a reçus ce 19 février dans son bureau, où il pose devant une peinture XIXe du carreau du Temple.
A 65 ans, ce routier de la politique, ancien président de la LICRA, ex président de la Fédération Française du Prêt à Porter, père de trois enfants et habitant du IIIe qu'il connaît comme sa poche, brigue un troisième mandat de Maire du IIIIe.
A la question : "si vous étiez appelé à la Mairie de Paris, quel est le poste d'adjoint qui vous conviendrait le mieux ?" il répond sans hésiter : "le développement économique". Mais il ajoute : "je ne cumulerai pas deux mandats car Bertrand Delanoë s'y oppose et, si je devais choisir, j'opterais pour la mairie d'arrondissement, car c'est là que je me sens bien".
Il regrette lui aussi que les Verts "notre allié naturel" n'ait pas voulu faire alliance au premier tour mais n'exclut rien pour le second tour, ni personne, "s'il y a accord sur un programme" sur lequel des négociations sont toujours possibles entre les deux tours.
On en vient aux dossiers plus spécifiques aux quartiers. Il confirme qu'il s'est porté acquéreur, au nom de la Ville de Paris, de l'immeuble XVIIe siècle du 35 rue Pastourelle, propriété de France Telecom, désormais vidé de ses occupants. Ses pseudo arcades sont de fait interdites aux piétons à cause des motos qui s'y garent et des nuisances dues à la présence d'occupants qui s'y sont établis dans des conditions critiques d'hygiène et de salubrité. La remise en valeur de cet immeuble permettrait la création de logements et rendrait à cette portion de la rue Pastourelle, l'environnement décent auquel elle aspire depuis des années.
Nous l'attendions sur les mesures annoncées pour le 17 janvier sur le secteur Beaubourg Temple. A ce jour, on constate que des panneaux 15km/h ont été placés à l'entrée des rues transversales, avec des ralentisseurs rue Chapon, mais l'essentiel n'est toujours pas fait. "Sur les créneaux horaires de livraisons (10h00-12h00 et 14h00-18h00), le syndicat des transporteurs routiers, invoquant le règlement marchandises signé le 28 juin 2006 avec la Ville de Paris, s'y oppose. Des rencontres ont eu lieu et le président du syndicat s'est montré compréhensif. Il est possible que nous parvenions à un accord dans les semaines qui viennent". Rien n'est moins sûr, cependant.
Même contretemps à propos de l'inversion du sens de la rue des Gravilliers et son interdiction à la circulation (sauf riverains et livreurs). La Préfecture doit se prononcer et la Ville de Paris voter une décision. "Après les élections municipales".
Quant aux ordures ménagères et la fréquence de leur enlèvement, la décision est actée." Il faudra seulement patienter quelques semaines encore".
Il rappelle qu'un bilan sera établi au bout de six mois. "Si la situation ne s'est pas améliorée, nous prendrons des mesures plus draconiennes".
Il faut ensuite mentionner trois projets structurants pour l'action municipale : L'îlot "Barbette", avec les hangars LISSAC et Centre Culturel Suisse, la rue Rambuteau et le réaménagement de la rue des Archives entre Haudriettes et Pastourelle.
Le Maire entend s'y consacrer, pour que des jardins et un cheminement historique, culturel et touristique soit rétablis entre Barbette, Vieille du Temple et Francs-Bourgeois, comme le prévoit le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais ; pour requalifier, en accord avec la mairie du IVe, la rue Rambuteau et conforter ses commerces de proximité, et en finir avec l'effet repoussoir de la rue des Archives à hauteur de la Poste, ses trottoirs défoncés et ses camions tagués qui envahissent l'espace piétons.
Dans le sillage de notre lettre ouverte à propos de la surveillance du secteur sauvegardé, il admet que des moyens humains pourraient être affectés à cette mission dans les deux arrondissements du Marais.
L'idée (et une pré étude) de parking résidentiel est lancée. Pierre Aidenbaum révèle "qu'il se situerait entre Arts & Métiers et mairie. Le moment venu, il sera soumis à référendum sur l'ensemble de l'arrondissement".
Des personnes âgées ou fragiles se sont plaintes des risques qu'elles encourent en passant sur l'esplanade de la mairie, fermée à la circulation, à cause des jeunes gens qui jouent au ballon. P. Aidenbaum envisage d'aménager cette aire de jeu en créant, par une dalle, une continuité entre la mairie, la rue et le jardin du square.
Deux autres réalisations importantes sont prévues : le réaménagement de la place de la République et du carrefour des Arts & Métiers (projet Michel Cantal-Dupart), pour laisser dans les deux cas plus de place aux piétons.
En matière de démocratie participative, Pierre Aidenbaum ne se gargarise pas du concept mais il entend bien renforcer le rôle des CICAs (conseils d'initiatives et de concertation d'arrondissements) [NDLR : avec les associations] et revoir l'organisation et le fonctionnement des conseils de quartiers.
La cerise est pour la fin : Bertrand Delanoë entend déconcentrer la responsabilité de la propreté dans les arrondissements et appointer des inspecteurs pour verbaliser les propriétaires de chiens indélicats (*), dès potron-minet et après la tombée de la nuit. Il est triste, tout de même, qu'il faille en venir là dans un pays qui se veut civilisé.
(*) le qualificatif s'adresse aux propriétaires, pas aux chiens