La rue des Archives, entre les rues de la Verrerie et des Francs-Bourgeois (IVe)
La Maire du IVe, Dominique Bertinotti, est opiniâtre. Tout au long de sa précédente mandature, choquée par le comportement anarchique du bar "Le COX", au 15 de la rue, qui fait du trottoir un espace qui lui appartient, elle s'est sincèrement appliquée à trouver la solution miracle.
Il existe une solution radicale : demander à la police de dresser procès-verbal et d'appliquer des sanctions. Généralement, une fermeture administrative de un ou plusieurs jours, voire définitive, suffit à ramener l'ordre républicain.
Elle ne s'y est pas (encore) résolue, pas plus que la police qui a fait oeuvre de conciliation. On nous dit que "le COX est le COX", et nous avons envie de rajouter "et il entend le rester", pour paraphraser cette déclaration éminemment tautologique du Général de Gaulle à propos de Calais "port de pêche....". Nous le disions il y quelques mois, la mise en place par le COX d'un couloir humanitaire, le soir, avec un cordon rouge était un geste de bonne volonté que nous avons apprécié.
Malheureusement, ce cordon "dérivant" ne parvient plus à contenir les consommateurs qui se pressent debout leur verre à la main, défiant ainsi une autre interdiction de l'arrondissement : la consommation en réunion sur la voie publique.
D. Bertinotti a donc cherché d'autres mesures. Elle a successivement demandé une étude, il y a trois ans, au cabinet d'architectes-urbanistes Altabégoïty-Beyle, puis au CSTB (centre scientifique et technique du bâtiment). La Direction de la Voirie de la Mairie de Paris, dans une intervention auprès de la Plateforme Parisienne des Associations d'Habitants, parlait en juin de "plusieurs projets" en cours. Interrogée par les associations sur le sujet, D. Bertinotti s'insurgeait en affirmant qu'il n'y en avait aucun. Elle n'avait pas tort, dans la mesure où elle considérait que les propositions faites n'étaient pas acceptables.
De source proche du dossier, on sait qu'elle avait obtenu de l'Hôtel de Ville un budget de 840.000€ sur 2008 et de 840.000€ à nouveau pour 2009. La première tranche ne sera pas engagée en 2008. Tout est reporté en 2009.
L'indécision de la Maire en la matière est une preuve d'intelligence. Rien ne dit en effet que la configuration actuelle de la rue ne soit pas la meilleure. Un urbaniste nous disait récemment que "si on fait tourner un modèle heuristique sur les données disponibles, il conclura que l'optimum est dans le dimensionnement de la chaussée et des trottoirs tel qu'on le connait aujourd'hui".
L'expérience montre en particulier que tout élargissement des trottoirs conduit bon gré mal gré à une extension des terrasses.
Faut-il dans ces conditions, pour ménager un bar aussi rutilant soit-il, dépenser 1,7 Million d'€ sur l'argent des contribuables et leur faire subir pendant des mois les affres d'un chantier qui créera inévitablement des désordres importants ? On comprend que Dominique Bertinotti hésite ...