A gauche, "L'Atelier du Portable", 49 rue au Maire (IIIe), à côté de "Level One", un magasin d'informatique. En face, au 36, un autre "Atelier du Portable", spécialisé dans les pièces détachées. A droite, un supermarché et un restaurant asiatiques. (cliquer dans les images pour les agrandir et obtenir du "piqué")
La rue au Maire est devenue piétonne sous la mandature Dominati. Rue étrange. Son nom d'abord. Pourquoi "au Maire" ? On trouve un peu plus haut la rue "Bailly". Ces noms, dit-on, se réfèrent au siège de la juridiction du "Prieuré Saint Martin des Champs" voisin, dont le maire s'appelait aussi "bailli". Il a laissé des traces : une tour de la muraille d'enceinte, notamment, qu'on peut voir à l'intérieur des bâtiments du 7 rue Bailly, où elle fait office de cage d'ecalier.
Après la révolution, en 1799, le prieuré est converti en Conservatoire National des Arts & Métiers. Dans sa chapelle, à défaut d'offices religieux, on peut chaque jour revivre l'expérience de Foucault et son pendule qui atteste de la rotation de la terre sur elle-même.
On distingue rue au Maire trois parties distinctes : la première, entre la rue des Vertus et la rue Volta, moderne, plus large, appuyée sur "la Cour de Rome". Ce nom pompeux serait un simple avatar du "passage de Rome", ruelle qui reliait la rue des Gravilliers à la rue au Maire au début du XiXème siècle.
Elle devient intéressante dès son deuxième tronçon, le plus ancien. Il commence par une maison qui fait l'angle avec la rue Volta, au numéro 3. Très ancienne d'aspect, elle a d'abord été datée du XIVème siècle mais, faute de disposer d'une cave comme toutes les constructions de cette époque, elle a été requalifiée en maison du XVIIème siècle (1644 pour être précis). En faisant de ce fait une impasse : la construction de maisons à colombages n'était plus permise à cete époque. Le doute reste présent.
Ce doute profite à la maison de Nicolas Flamel, 51 rue de Montmorency (IIIe), qui est datée elle de 1407 et qui serait donc plus ancienne que celle-ci. Celà dit, les apparences militent vraiment pour cet édifice dont l'immense linteau en bois, par exemple, atteste d'un âge plus que respectable !
Quoiqu'il en soit, l'édifice est remarquable et vaut certainement le détour. On s'étonne qu'il ne soit pas l'objet de plus de soins des autorités en charge du patrimoine. Il est pour le moins surprenant de constater que le rez-de-chaussée est occupé par un salon de coiffure et une gargotte à l'enseigne de "PHO", la fameuse soupe asiatique.
Il y a dix ans seulement, les grossistes-maroquiniers alternaient avec des épiceries et de minuscules cantines asiatiques. Lors de son passage en 2001, peu de temps après son élection, le Maire de Paris Bertrand Delanoë s'était hasardé à forcer la porte d'un tripot, au grand dam du Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, qui lui faisait remarquer qu'il s'agissait d'un lieu privé .... Pour le reste, de nombreux immeubles étaient insalubres. L'un d'eux, au 25, devait faire l'objet peu de temps après d'une action en justice où nous nous étions portés partie civile, pour travaux sans autorisation.
La plupart des immeubles depuis ont été réhabilités ou ravalés. De nouvelles boutiques ont fleuri. La communauté asiatique, originaire de la province de Wen Zhou principalement, avec un dynamisme qui lui est propre, délaisse le commerce de gros pour s'intéresser à d'autres activités mieux adaptées à la situation économique du moment.
Jolie boutique, à gauche, qui propose des "curiosités". A visiter pour des idées de cadeaux. PLus étonnante, celle de droite est spécialisée dans les "skate boards" ou planches à roulettes !
Nous avons fait notre propre expérience avec 'L'atelier du Portable", qui se situe dans le troisième tronçon, entre les rues Beaubourg et Saint-Martin. Un urbanisme très comparable au précédent, bien qu'on ne soit plus strictement dans le périmètre du Marais.
Pour la réparation d'un portable HP avec remplacement d'un ventilateur et extension mémoire de 2 Giga, nous avons payé 151,40 €. Délai record : 24 heures. Accueil commercial et traitement du dossier : très professionnel. C'est un peu cher mais le service rendu est excellent.
La rue au Maire : une rue qui bouge. Mais attention, une agence immobilière sur Internet annonce des prix au m² au-dessus de 10.000 € !