Le haut de la rue Montorgueil (IIe)
La Mairie de Paris, sur avis du Maire de l'arrondissement Jacques Boutault, face à la mobilisation de tout un quartier, a décidé de refuser l'installation de l’enseigne McDonald’s rue Montorgueil en haut de la rue des Petits Carreaux (IIe), sur le fondement des dispositions du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, afin de préserver le caractère de la rue et le commerce de proximité.
On se souvient d'un projet similaire dans le IVe, à la "pointe Rivoli", de la mobilisation des riverains et de la sagesse dont avait fait preuve la direction de McDonald's en renonçant à son projet.
Bien que ce dossier ne concerne pas explicitement le Marais, nous souhaitons lui faire écho car il est très emblématique de ce qu’il est possible d’obtenir lorsque les habitants s’opposent à un projet qui dénaturerait une rue. S’il avait abouti ce dossier aurait donné des idées à d’autres pour faire de même, tuant purement et simplement à terme un esprit, une ambiance et le caractère propres à ces lieux qui ont une histoire, annihilant finalement ce qui en fait leur richesse et leur attrait.
Le collectif qui s’est constitué, «Pas de MacDo géant dans le quartier Sentier– Montorgueil», soutenu par le Maire du IIe arrondissement vient d'obtenir une victoire qui est à la hauteur de sa détermination ancrée sur une certaine qualité de vie et la non standardisation progressive des commerces. La Mairie a donc suivi ses habitants en se fondant sur le dispositif de protection de l’artisanat et du commerce de proximité prévu par le plan local d’urbanisme de la capitale et dans lequel entrent les rues Montorgueil et des Petits Carreaux.
Cet exemple s’ajoute désormais aux « combats » des parisiens qui ne veulent pas voir leur ville ou leur quartier abîmé. Rappelons à ce sujet l’action menée par les riverains de l’Ilot Charlot-Forez-Picardie (IIIe) (notre article du 13 novembre 2013) qui a abouti à des condamnations puis à une fermeture administrative.
Les autorités, comme les entrepreneurs, doivent comprendre que tout n’est pas possible, qu’il y a des limites à ne pas franchir. Les habitants veillent et "Vivre le Marais !" répondra toujours présent pour soutenir les actions qui lui sembleront utiles à défendre afin de préserver une qualité de vie et une certaine tranquillité à laquelle tout citoyen a droit.
Dominique Feutry