La partie centrale de la pergola va disparaitre sur quatre travées pour libérer la vue sur le monument (Photo VlM)
En dépit de son intervention auprès du Premier Ministre Manuel Valls, Claude Picasso, le fils du maître de Malaga, n'a pu obtenir d'engagement pour une ouverture du musée au public en juin. C'est donc, selon toute vraisemblance, fin septembre de cette année que l'évènement aura lieu.
Les riverains peuvent souffler un peu. Il n'y aura pas d'inauguration en catastrophe, pas de bousculade vers des locaux où les plâtres ne sont pas secs et où les gardiens n'auraient été que des figurants.
Pourquoi donc avons-nous vécu ce psychodrame ? Laissons le temps faire son oeuvre pour que des conclusions dépassionnées soient tirées. La directrice générale, Anne Baldassari, a fait un travail considérable. A-t-elle su ou pu gérer ses relations avec les ministères concernés ? Son style de management en interne n'a-t-il pas suscité une bronca qui handicape aujourd'hui la productivité du personnel ? La responsabilité d'un établissement de cette importance a pu aussi nourrir des convoitises fatales.
Avec ou sans Anne Baldassari, ce musée dans sa nouvelle configuration ouvrira donc fin septembre avec une fréquentation plus que doublée. Jean qui pleure, au nom des riverains, se plaint de devoir subir un nombre accru de visiteurs dans un quartier où l'espace nous est compté. Jean qui rit, pour les commerçants du secteur, se félicite de voir la fin d'une période de quatre ans de fermeture pour travaux qui a gelé les affaires.
Entre ces deux symboles, plus que jamais nous devrons être attentifs au comportement raisonnable des uns et des autres. L'afflux de clients ne donne pas tous les droits à ceux qui en bénéficient. Il faudra veiller attentivement au respect de l'espace public, mis à mal par des terrasses qui explosent et au bruit qui empoisonne les soirées et les nuits de ceux qui vivent autour.
A propos des cars, ceux notamment qui amèneront les enfants des écoles, le Maire précise qu'ils arriveront par la rue des Filles du Calvaire puis la rue Vieille du Temple et qu'ils stationneront juste le temps de débarquer leurs passagers et de s'en aller. M. Aidenbaum ne croit pas qu'il s'agisse d'une gêne plus importante que celle que nous avons connue. On réalise qu'ils devront néanmoins revenir pour l'opération de récupération, ce qui a pour effet de doubler le transit. Ce sera clairement un sujet sur lequel on devrait revenir si les craintes largement manifestées s'avéraient fondées.
On en vient à la fameuse pergola. Pierre Aidenbaum s'en est ému. Compréhensive, la direction du musée a accepté de supprimer les travées centrales, de sorte que la vue de l'hôtel depuis le jardin public soit à nouveau libérée. Leur retrait sera effectif le 15 mai.
Algécos à hauteur du 95 rue Vieille du Temple (Photo VlM)
A la même date, les algécos qui encombrent la rue Vieille du Temple seront retirés. Le carrefour va reprendre sa respiration.
Gérard Simonet
Post-scriptum du 13 mai
La présidente du musée a été remerciée hier au cours d'un entretien avec la Minitre Aurélie Filippetti. Son remplaçant sera désigné sous quinze jours. Elle réalisera cependant l'accrochage des oeuvres qui seront exposées le jour de l'inauguration. Geste symbolique qui lui attribue le mérite d'avoir transformé le musée en dépit de l'issue calamiteuse que nous vivons aujourd'hui.
Les habitants du quartier quant à eux restent mobilisés. Ils ne veulent ni des défilés de cars, ni de la pergola du jardin, même amputée de quelques modules.