Mur pignon Quatre-Fils/Vieille du Temple, décor frontal de la brasserie "La Perle" (IIIe) (Photo VlM)
Exutoire, vandalisme, dépotoir, poubelle, rebuts, pétaudière, musée des horreurs, décharge publique, défouloir ... Tous ces mots conviennent à ce décor pourri qui ne cesse de se charger de nouveaux avatars de notre civilisation.
Le propriétaire interdit qu'on le nettoie. Il est probable qu'il habite loin de là. Ses locataires n'ont qu'à s'en accomoder. Les habitants du secteur, les passants et les touristes aussi. Certains d'entre eux d'ailleurs, un peu masochistes sur les bords, prennent des photos. Comme ils le feraient avec délectation devant d'autres misères de ce monde.
Nous qui nous efforçons de maintenir un cadre de vie coquet où il fait bon vivre, reconnaissons qu'au stade actuel nous avons presque envie de voir les horreurs affluer sur ce mur pour qu'on puisse dire que sa laideur extrême est admirable et ne supporte plus aucune concurrence. Tant qu'à être laid ou con, autant être celui qui dépasse les autres ! disait Lao Tseu (déclinaison de "savoir se contenter de ce qu'on a, c'est être riche !").
Avec ce mur, on n'est pas loin d'atteindre ce but. Le risque, c'est que MM. Mao Péninou (Maire-Adjoint de Paris chargé de la propreté) et Pierre Aidenbaum (Maire du IIIe), qui nous ont promis de traiter cet espace en y faisant réaliser une fresque par exemple, tiennent parole et nous privent d'une performance qui est aujourd'hui à notre portée. Les mauvais esprits nous répondront qu'il y a peu de chance. Pour notre part, nous croyons naïvement que c'est possible. C'est pourquoi il peut se faire, quand vous nous croisez, que vous nous trouviez l'air chagrin.
Gérard Simonet