Commerce affichant "Liquidation" rue des Francs Bourgeois (IVe) (Photo VlM)
Les soldes que beaucoup de commerçants du Marais qualifient d’honorables, de molles ou de relativement mauvaises comparées à l’an passé, montrent une stagnation voire une dégradation des ventes et la confirmation d’une tendance marquée au sur-place et à la baisse depuis près d’un an. Le panier moyen des clients (y compris des touristes) a baissé et ces derniers attendent désormais la 2ème ou la 3ème démarque pour acheter. Sur un plan plus général seules les marques de luxe tirent leur épingle du jeu.
Comment peut-on expliquer ce fait alors que les touristes affluent et que des enseignes « locomotives » se sont pourtant installées tel Uniqlo rue des Francs- Bourgeois (IVe), une rue dont certains commerces souffrent aussi.
Magasin de livres fermé quasi abandonné rue des Francs Bourgeois (IIIe) (Photo VlM!)
Trois raisons sont avancées par les professionnels.
Tout d’abord avec la baisse du pouvoir d’achat, les consommateurs font des achats »raisonnés » et non plus « compulsifs » c’est-à-dire qu’ils privilégient l’utile au superflu. Ce constat est fréquent pour les magasins de mode.
Autre phénomène qui a joué, la météo défavorable cette année au moment des soldes qui réfreine les achats.
Les sites d’achats internet enfin prennent aussi progressivement le pas sur les commerces traditionnels et ce mouvement qui s’amplifie est irréversible…
Un autre commerce de la rue des Francs Bourgeois (IIIe) fermé depuis prés d'un an (Photo VlM!)
La principale conséquence est donc un « turn over » élevé des magasins, des durées de vente plus longues et de plus en plus fréquemment des fermetures longues avant qu’un commerce ne trouve un repreneur en particulier aux endroits considérés comme les moins porteurs en terme de ventes. C’est ce qui explique que nous trouvions des commerces abandonnées avec des affiches « à céder » ou « à vendre » apposées de longs mois sur les vitrines. Les établissements financiers de leur côté notent une montée des sinistres, leurs clients commerçants, c’est le cas aussi des artisans, ne peuvent plus faire face à leurs engagements.
Dominique Feutry