Vue de Paris en pleine pollution atmosphérique (Photo The Independent)
"Vivre le Marais !" l’a rappelé à maintes reprises (voir notamment nos articles des 14 mars et 10 décembre 2012, 7 mars, 8 juillet et 20 octobre 2014), la pollution de l’air est devenue un sujet majeur de santé publique à Paris.
Les conclusions d’une récente étude sur la qualité de l’air, qui s’est déroulée sur les dix-huit derniers mois, viennent d’être publiées et font la une de l’ensemble des médias. En effet lors de récents pics de pollution, les parisiens auraient inhalé jusqu’à 6 millions de particules fines par litre d'air contre 200 000 habituellement. Ces particules (ce sont celles d’un diamètre compris entre 0,2 et 1 micromètre de diamètre, les autres d’un diamètre inférieur très nombreuses aussi n’ont pas été comptabilisées) sont extrêmement nocives pour la santé ! Cette pollution correspondrait, toujours selon cette étude du CNRS révélée par Airparif, à celle provoquée par huit cigarettes dans une pièce d'environ 20 mètres carrés. Effrayant !
Ces chiffres ont été obtenus grâce à un nouvel appareil, le « Light Optical Aerosol Counter » (LOAC) tel est son nom, utilisé bord du "Ballon de Paris", l’aéronef Generali qui flotte au-dessus de la capitale installé dans le Parc André Citroën dans le XVe arrondissement. C’est ce dernier qui informe les Parisiens sur la qualité de l'air ambiant depuis 2008.
Le ballon de Paris qui mesure la qualité de l'air au-dessus du parc André Citroën (Photo Benjamin Dumas)
Nous connaissons la nocivité de ces particules responsables de l’accélération, de la mort et de l’augmentation des risques de mutation maligne des cellules (cancer du poumon), de maladies neuro dégénératives (Alzheimer), de l’artériosclérose (AVC, infarctus), de l’obésité et du diabète. Les spécialistes insistent sur le fait que les mécanismes de défense de l’organisme perdent en efficacité s’ils sont sollicités quotidiennement. Les micro particules principalement carbonées sont émises par l’activité industrielle, le chauffage et le trafic des véhicules à moteur souvent anciens (ils polluent davantage) et majoritairement diesel.
La législation doit être renforcée notamment sur les particules fines (mesure périodique et règlementation). Les remèdes existent. Il faut en effet moins de véhicules anciens, choisir les combustibles les moins polluants pour les industries et le chauffage collectif, prévoir des sytémes de récupération des gaz et aérosols, au lieu de densifier les espaces sur-urbanisés et notamment Paris, créer davantage d’espaces verts qui fixent et retiennent les éléments polluants fins et revoir le cadre réglementaire pour implanter de nouvelles usines ou zones industrielles en tenant compte de la configuration topographique, des déplacements de masse d’air, de la proximité des villes …
Nous savons que la mairie de Paris prépare un plan pour réduire les émissions de polluants qui sera annoncé début 2015. Ce rapport arrive donc à propos mais il ne faut pas surréagir au vu des résultats. Le message est clair. Les édiles, les pouvoirs publics, les responsables et les citoyens concernés que nous sommes ne peuvent plus et ne doivent plus se contenter d’incantations et de mesurettes. L’heure est grave, il faut prendre le problème à bras le corps, en bon ordre, sans perdre de temps et décider parmi les mesures connues celles qui seront appliquées avec détermination afin d’enrayer cette montée infernale de la pollution de l’air.
L’enjeu est de taille car il est vital pour chacun d’entre nous.
Dominique Feutry
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