Vue sur la cour pavée et ses immeubles qui mélangent les styles (Photo Atelier Du Pont)
Dans un long message très documenté, le Premier Adjoint Gauthier Caron-Thibault réagit à notre article du 2 novembre 2015 et revient sur les phases de cette réalisation d'envergure.
"C'est toujours avec plaisir que je lis vos articles… et que je me permets quelques [...]correctifs quand ils sont nécessaires.
Je ne peux que partager votre enthousiasme sur la réhabilitation du 25 rue Michel le Comte. C'est pour moi la plus belle du parc social ces 15 dernières années dans le Marais.
[S'agissant du rôle des ABF (architectes des bâtiments de France)], j'ai eu l'occasion à l'époque de monter un comité de pilotage de ce chantier pour en maîtriser les nuisances, affiner le projet architectural avec l'architecte, définir la typologie des logements,… [NDLR : il s'agit de Mme Sophie Hyafil]
Un des premiers points, et à raison, a été la remise en cause par l'ABF du premier projet proposé qui prévoyait une destruction plus importante du bâtiment datant du 19e. Nous étions en pleine révision du PSMV [NDLR : plan de sauvegarde et de mise en valeur], en train de redonner ses lettres de noblesse aux bâtiments du 19e et il n'était du coup pas envisageable d'accepter le projet en l'état. Cela a néanmoins eu pour conséquence de diminuer la surface et le nombre de logements créés ainsi que de devoir penser autrement la circulation des personnes à mobilité réduite. Ce qu'a fait avec brio l’Atelier Du Pont, en limitant les pertes concernant la production de logements.
Du coup, cette réhabilitation est vraiment le fruit d'un long travail partenarial Eloge/ABF/Architecte/Mairie du IIIe pour aboutir sur un projet qui convienne à chacune des parties dans des délais raisonnables.
Vous trouverez sur mon blog l'histoire retracée en 4 moments:
http://www.ruedebretagne.eu/?p=1267
http://www.ruedebretagne.eu/?p=1219
http://www.ruedebretagne.eu/?p=959
http://www.ruedebretagne.eu/?p=843
Les exigences de l'ABF n'ont pas été déraisonnables, loin s'en faut quand on constate la qualité du résultat, mais il a fallu tout de même travailler en étroite collaboration".
Sur la question financière :
"Cette réhabilitation d'un coût de 26 millions d'€ a été financée par la Ville à hauteur de 7 millions, 1.5 millions par des fonds propres du bailleur, 300 000 € par l’État, 240 000 € par le 1% patronal, le reste par des prêts (Caisse des dépôts, banque, 1%...). Le plan de financement (NDLR : compte de résultat) est défini pour que l'opération soit rentabilisée par les loyers des logements et des commerces dans un temps long. Le bailleur n'a pas le droit d'être en déficit et la Ville n'a pas le droit de renflouer les caisses d'un bailleur du type Elogie qui serait déficitaire. D'où une gestion locative au cordeau de ce type d'opération (suivi des impayés, fixation des loyers, choix des locataires commerçants…).
Gauthier Caron-Thibault
Premier Adjoint Mairie du IIIe"
L'argumentaire financier ne nous satisfait que très partiellement. Nous l'avons dit à M. Caron-Thibault en ces termes :
"La rentabilité de l'opération reste notre souci. L'association assure un suivi attentif de certaines charges de l'Hôtel de Ville, notamment les subventions qu'il distribue, trop généreusement nous semble-t-il. Nous savons que les bailleurs sociaux en reçoivent. Selon notre enquête, c'est autour de 300 Millions d'€ par an et on mélange souvent investissements et subventions d'équilibre. C'est pour cette raison que nous disons que les contribuables risquent de mettre la main à la poche si l'équilibre entre les charges + amortissements + frais financiers d'une part et les recettes provenant des loyers (nets d'impayés) n'est pas assuré.
Cet équilibre repose largement sur la qualité des locataires et leur solvabilité. Il me semble du reste que vous en êtes conscient.
S'il apparaissait que ces doutes n'étaient pas justifiés, nous serions les premiers à nous en réjouir.
Merci pour la peine que vous vous êtes donnée pour compléter notre information. Et bravo pour le travail !"
Gérard Simonet