Installation de chauffe-terrasses (photo Pierre Verdy AFP)
En ces temps particulièrement froids, la question du chauffage des terrasses des bars-restaurants est à nouveau à l’ordre du jour.
Faut-il chauffer ce qui ne sont que de simples extensions destinées à accroitre le chiffre d’affaires et donc les profits de leurs propriétaires, alors que la consommation d’énergie est à son maximum (des ruptures n’étant pas impossibles durant ces épisodes glacés), alors que beaucoup de SDF souffrent de ce climat hivernal et que la pollution flirte avec les cotes d’alerte ?
Nous avons traité ce sujet dans plusieurs articles de notre blog (13 février 2013, 02 décembre 2015 et 28 janvier 2016) et précisé à cette occasion que « par un arrêté de 2011 la Ville de Paris avait interdit l’installation de ces chauffages lorsqu'ils étaient au gaz et préconisé l'usage de chauffages électriques. Mais cette décision décriée par les professionnels a été annulée par le tribunal administratif en janvier 2013 à la suite de la plainte déposée par le Comité Français du Butane et du Propane (CFBP). La Mairie de Paris avait annoncé qu'elle ferait appel, mais il semble bien qu'il n'en a rien été, ce sujet n'ayant plus été évoqué. »
Nous ajoutions qu’il « était saugrenu et aberrant de chauffer l'extérieur pour étendre sa surface commerciale... alors que l’État met la pression sur les citoyens pour qu'ils améliorent à grands frais l'isolation de leurs logements. On marche sur la tête et il est désolant que la justice incite à aller sans ce sens. »
Les mois passant rien n’a changé, bien au contraire, le développement des terrasses autorisées et de l’activité festive nocturne permanente ont conduit de nombreux exploitants à installer ces chauffages électriques ou au gaz, alors que souvent une simple couverture non polluante, non consommatrice d’énergie, suffirait.
Il y a à l'évidence un fossé entre ce gâchis coûteux en énergie et ceux et celles qui dorment dans le froid de la rue ! N’est-ce pas une forme de provocation à leur encontre quand beaucoup prônent la nécessité de faire des économies d’énergie, de réduire la pollution atmosphérique, de faire preuve de solidarité et d’avoir un « comportement citoyen ».
Nous en sommes hélas bien loin car, le plus souvent, seul le remplissage du tiroir-caisse prévaut !
Dominique Feutry