Sacha LIN, chargé du pôle "citoyens" à l'ACRF (photo VlM)
Nous connaissons tous ce local qui fait penser à une ruche tant il bourdonne d'activités, au 43 rue du Temple (IVe), siège de l'ACRF (association des chinois résidant en France) où des Chinois vivant et travaillant en France côtoient des Français d'origine chinoise de la première à la troisième génération. Sacha LIN s'occupe de ces derniers. Il appartient lui-même à la deuxième génération. Sa famille vit en France et tient le restaurant Hoa Tong, 35 rue Beaubourg (IIIe), qui s'est spécialisé dans les banquets, mariages et autres réunions de famille. Les clients ordinaires y sont également bien reçus.
Nous avons évoqué le nouvel an chinois, nouvel an lunaire ou fête du Têt, qui tombe le 16 février. Placé sous le signe du chien, il donnera lieu à deux semaines d'animation à Paris, essentiellement dans le XIIIe car le défilé des IIIe et IVe arrondissements est annulé cette année.
Rue du Temple, carrefour Gravilliers (IIIe). Quelques lampions sont là pour rappeler qu'on change d'année !
Les lampions sont en place pourtant dans le Marais mais ils sont plus clairsemés. Pour Sacha LIN c'est dû au fait que de nombreux commerçants chinois se sont éloignés d'ici pour s'installer à Aubervilliers où ils disposent de meilleurs conditions de travail. Il relève aussi un phénomène de simple lassitude de la part des organisateurs.
Nous sommes revenus sur ce débat de l'an dernier qui a fait suite à un article de notre part qui traitait de la difficulté de convaincre les commerçants de soigner leurs devantures et de respecter les normes qui découlent des règles d'urbanisme du Marais.
D'un commun accord, nous avons exprimé le regret que dès l'année 1996 où le règlement du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) est entré en vigueur, les autorités de la Ville n'aient pas engagé un dialogue avec ces commerçants pour les faire adhérer à la grande ambition de réhabiliter le Marais et d'en faire le lieu prestigieux qu'il est devenu aujourd'hui. Ils auraient sans doute compris qu'il était de leur intérêt de participer à l'effort de rénovation pour profiter en retour de l'attractivité du quartier où ils exercent.
Certes le mouvement est lancé. Une rue comme celle des Gravilliers qu'on a longtemps montrée du doigt offre aujourd'hui un florilège de commerces à la devanture étonnante de créativité. Mais tous ne sont pas sur ce modèle et il faudra du temps encore pour la rue soit affranchie des devantures qui la défigurent. Une démarche plus pro active aurait probablement permis d'y arriver plus vite.
GS
Nous sommes d'accord avec Adrien pour dire que nous ne voulons pas de qualificatifs dans le Marais (il aurait pu ajouter : quartier de bobos...) car nous représentons la diversité avec une majorité d'habitants sans aucune étiquette (c'est possible !) et nous nous en portons très bien. Mais nous aimons aussi ceux qui en ont une, y compris les bobos...
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 18 février 2018 à 09:17
Cher Bernard, la question des représentations culturelles et des stéréotypes EST une question de fond (la lune plutôt que le doigt..). Elle n'intéresse pas seulement le discours, elle témoigne d'habitus culturels et politiques. Comme plusieurs éditoriaux de Vivre le Marais ont récusé à plusieurs reprises les traditionnelles catégorisations identitaires et communautaires du quartier (le marais juif, le marais gay, le marais chinois, etc.)... il est tout à fait intéressant de montrer la persistance involontaire d'une certaine forme (certes faible) de stéréotypie culturelle.
Rédigé par : Adrien | 17 février 2018 à 21:46
Adrien, il y a autre chose dans cet article que ce que vous qualifiez de stéréotype. Pourquoi ne pas commenter le fond ? Rappelez vous cet aphorisme chinois "Quant le sage montre la lune, le sot regarde le doigt"
Rédigé par : Bernard | 17 février 2018 à 09:06
"Nous connaissons tous ce local qui fait penser à une ruche" : bonjour la stéréotypie culturelle...
Rédigé par : Adrien | 16 février 2018 à 23:01