Anne Hidalgo et Gérard Simonet, Île de la Cité (IVe)
Anne Hidalgo a réuni ce jour autour d'un déjeuner informel le président de "Vivre le Marais Vivre Paris-centre !" Gérard Simonet et les deux Maires d'arrondissements centraux Pierre Aidenbaum et Ariel Weil avec sa conseillère Michèle Zaoui pour l'architecture, le patrimoine et le paysage urbain. Les échanges ont été francs et cordiaux, autour de notre tribune du 16 juin 2019 sur le blog de "Vivre le Marais !" intitulée "Elections municipales : ce qu'on demande pour Paris et ce qu'on ne veut pas..."
Pour commencer : Anne Hidalgo est- elle candidate aux prochaines élections ? Officiellement, non. Comme Zerlina à Don Giovanni : vorrei, ma non vorrei (*)... Il nous semble toutefois que le "vorrei" domine. On ne prend pas un grand risque en affirmant qu'Anne Hidalgo annoncera en temps utile sa décision de se représenter. Elle admet en tout cas qu'elle en a envie...
A-t-elle choisi son champ de bataille ? On l'aurait bien vue sur Paris-centre, ce nouvel arrondissement qu'elle a voulu en 2013 et qui regroupera en 2020 les quatre premiers arrondissements de la capitale. Les oracles affirment qu'elle y a sans doute pensé mais que sa préférence irait plutôt aujourd'hui vers un terrain plus populaire, le XIe par exemple.
Ariel Weil et Pierre Aidenbaum
Qu'en sera-t-il de Paris-centre ? Le courant politique d'Anne Hidalgo mise sur Pierre Aidenbaum qui a toujours été plébiscité dans le IIIe, le plus peuplé des secteurs. Son alliance avec Ariel Weil, actuel Maire du IVe, forme un ticket qui a de la consistance. Lequel des deux sera pilote ? Pierre Aidenbaum en a la carure mais il serait raisonnable de sa part d'annoncer sa volonté de passer la main après un an ou deux à son cadet. Pour autant qu'il ait envie de se maintenir encore un peu aux affaires !
Sur les grands thèmes que nous avons abordés, on retient que la Maire prône désormais l'arrêt de la densification de Paris, et de toutes les mesures qui y conduisent. Elle laisse penser qu'on a eu des motifs de contester les JO de 2024, dont elle ne voulait pas vraiment elle-même au début, et que l'abandon de la Tour Triangle ne la ferait pas sangloter...
Elle a conscience que ses résultats en matière de propreté ne sont pas élogieux et a écouté avec attention notre rappel à la nécessité de traiter le paysage urbain dans son ensemble : affichage sauvage, tags, mobilier urbain, marquages au sol communautaires intempestifs… en mode LIFO (priorité aux souillures les plus récentes).
La loi en discussion à l'Assemblée Nationale comporte des dispositions qui renforcent les pouvoirs des Maires dans ces domaines. Par exemple l'augmentation du montant des amendes. Elle rappelle avec envie qu'elles sont passées à 10.000 $ à New York et qu'on envisage de les monter à 50.000 $ !
Elle sait que sa politique en matière de déplacements est contestée, mais de plus en plus mollement semble-t-il car les habitants constatent une baisse réelle du trafic automobile (5% de baisse par an qui équivaut à 35% de baisse sur 6 ans) et en déduisent que la pollution baisse d'autant. Elle avait promis de laisser les motards tranquilles jusqu'en 2020. Elle assure qu'elle est prête à contester désormais leurs privilèges en matière de stationnement, de contrôle technique et de dépistage du bruit.
Elle se défend d'être la cause des problèmes de logement à Paris. Il est vrai que l'attractivité de la ville compte pour beaucoup dans l'envolée des prix, tout comme la baisse des taux d'intérêt et l'allongement de la durée des prêts. Elle nous a un peu surpris en reconnaissant que les droits des propriétaires ont souffert des lois successives qui régissent la location traditionnelle et les poussent désormais à chercher d'autres voies pour exploiter leurs biens, notamment la location saisonnière, contre laquelle elle est décidée à lutter.
Enfin elle assume la dette de la Ville qui atteint plus de 6 milliard d'€ en arguant que ce chiffre est la conséquence d'investissements importants dont Paris avait besoin. Elle s'engage, si elle était candidate et si elle était élue, à ne pas augmenter les impôts à Paris durant la nouvelle mandature. On a entendu Ariel Weil dire que, de son côté, il n'y serait pas opposé... considérant que nos impôts sont plus faibles à Paris que dans la plupart des communes de France. Nous lui avons rétorqué qu'il s'agissait d'une maigre compensation au fait qu'il soit aussi cher de se loger chez nous, qu'on soit propriétaire ou locataire. Nous espérons l'avoir convaincu !
Le temps d'un déjeuner, une fois déduites les mondanités qui sont le charme et la nécessité de la vie sociale, n'a pas permis d'échanger sur tous les sujets mais notre tribune est entre ses mains. Il est tout aussi important pour nous citoyens d'informer les candidats sur nos attentes que d'obtenir d'eux des promesses arrachées qu'ils sont incapables de tenir par la suite.
(*) Je voudrais, mais je ne voudrais pas (j'hésite)