Angela Merkel, Chancelière de la République Fédérale d'Allemagne
On pouvait lire le 28 mai dans le quotidien La Croix cette déclaration à propos de la Chancelière Angela Merkel : "Sans doute veut-elle laisser une trace dans l’histoire avant la fin de sa carrière politique annoncée pour fin 2021. La Chancelière allemande a pris tout le monde à contre-pied en défendant aux côtés de la France l’idée d’une mutualisation de la dette au niveau européen au profit des pays touchés de plein fouet par le Coronavirus et ses conséquences. La dirigeante a une chance historique d’aller au bout de cette idée que l’Allemagne a pourtant toujours refusée, alors que son pays doit assurer pour six mois la présidence de l’Union Européenne, entre le 1er juillet et le 31 janvier 2021".
Je rappelle mes prédictions à ce sujet dans notre article du 15 avril 2020 : "Je suis persuadé que les dirigeants français parviendront à obtenir de leurs partenaires, l'Allemagne en tête, des droits de tirage directs auprès de la BCE pour qu'ils évitent la sanction des marchés. Les partenaires diront en faisant les gros yeux : c'est bon pour cette fois car il y a le coronavirus, mais veillez à améliorer votre gestion car la fois prochaine ce sera NON".
C'est bien ce qui se dessine. La chancelière réalise que l'aide aux pays "cigales" va soutenir sa propre croissance. L'Allemagne a besoin de ces marchés pour ses exportations qui sont le moteur de son économie. Son camp en est désormais convaincu et il fait peu de doute aujourd'hui que le parlement la suive le moment venu.
Ces constatations valident l'opinion qu'on s'achemine vers une dette portée non plus par chacun des pays de l'union mais par l'union des pays. Il est probable que les emprunts constitutifs de cette dette seront individuellement remboursés mais la dette elle-même qui est au passif de notre bilan ne sera jamais apurée. Nous en paierons indéfiniment les intérêts (quitte à emprunter pour cela !), mais nous resterons à l'abri de la faillite et de l'hyper-inflation.
On découvre que l'économie européenne et l'Euro sont suffisamment forts pour reproduire le modèle des États-Unis et de leur Dollar dont la planche à billets est actionnée sans qu'il en coûte à leurs citoyens. Que va-t-il se passer dans le reste du monde où ces conditions ne sont pas remplies ? On pourrait y voir apparaitre une inflation dévastatrice.
Il serait courtois de dire merci à l'Allemagne et à tous les pays européens finalement assez nombreux qui ayant géré leurs finances de façon vertueuse peuvent en faire bénéficier désormais ceux comme nous qui en ont besoin.
Gérard Simonet