Enchainement de terrasses étendues dites éphémères entre les carrefours Verrerie et Ste Croix, autour de l'église des Billettes en restauration (IVe). Délices des retrouvailles pour les consommateurs, gymkhana de haute voltige entre les tables et les chaises pour les piétons... (Photos VlM)
Cette portion évasée de la rue des Archives qui va de la Verrerie à Ste Croix de la Bretonnerie est particulièrement gâtée. Il faut dire qu'elle accueille des champions en matière de boissons-restauration : Caffè Vito, Les Marronniers, Le Pain Quotidien, le JU, le Cactus (repris par le COX-Bar) pour la rive paire et le COX-Bar et l'Open-Café pour la rive impaire.
Tous ont mis à profit les libéralités en matière de terrasses consenties l'été dernier par la Maire de Paris : occupation de portions étendues des trottoirs et installation de plateformes sur la chaussée en lieu et place de parkings pour les voitures et les livraisons.
L'ambiance le soir où les terrasses sont surpeuplées est à la fois sympathique et entachée d'anarchie. Elle évoque "l'Île Enchantée" de Pinocchio où le plaisir coule à flots dans les rires et les cris. On connait le message de son auteur Carlo Collodi : attention aux lendemains qui déchantent ! Il y a peu de chances que nos visiteurs se transforment en ânes comme dans l'histoire mais le risque existe que les exploitants ne sachent se contenir et entrent en conflit sévère avec les riverains et paradoxalement avec la Ville.
On peut penser en effet que les maires, après s'être montrés bienveillants à l'image d'Ariel Weil Maire de Paris-centre envers les commerçants pour les aider à sortir de l'ornière financière, décident à un moment, en accord avec l'Hôtel de Ville, la fin des festivités en appliquant strictement les règles qui découlent du règlement des étalages et terrasses.
Invasion de l'espace public devant la Fontaine des Haudriettes. Sans respect pour le monument historique, les exploitants installent impudemment leurs clients tout autour
On craint cependant, en tant que riverains, que les dispositions qui découleront de sa révision annoncée fassent la part trop belle aux commerces au détriment de la tranquillité et de la santé des riverains mais on espère que l'Hôtel de Ville n'ira pas trop loin dans ce sens. Les tentatives de conciliation entre la Maire de Paris représentée par Olivia Polski, Maire-adjointe en charge du commerce, les syndicats de l’industrie de la boisson et de l'hôtellerie et les associations de parisiens n'ont fait qu'accroitre le ressentiment des habitants à l'égard de leur Maire, suspecte de ne se préoccuper que des acteurs de la fête au détriment des ses administrés - qui sont aussi ses électeurs.
On redoute aussi, mais on ne demande qu'à être rassurés, que les forces chargées de faire régner le nouvel ordre se heurtent à une résistance farouche des commerçants, fondée sur le fait accompli et le droit acquis pour refuser de démolir ce qui enfreindra au nouveau règlement.
Sachant que le pire de tout serait que l'insouciance excessive des consommateurs et l’appât du gain de ceux qui en vivent ne plongent la population dans une quatrième vague épidémique....
GS