Le passage des Arbalétriers (IIIe), à hauteur du 38 rue des Francs-Bourgeois (Photo VlM)
Rappelons en le romançant un peu ce qu'est ce passage : dans les années 1300, au moyen-âge donc, du temps du roi Charles VI (dit le fou), on empruntait cette voie pour aller de l'Hôtel Barbette où résidait la reine Isabeau de Bavière, à la ville, en franchissant la muraille Philippe-Auguste par une poterne. Des arbalétriers étaient coutumiers de ce parcours car ils allaient régulièrement s'entrainer au maniement de leur arme à l'intérieur de la ville.
Un soir de novembre 1407, le duc d'Orléans, frère du roi et accessoirement amant de la reine ("de sorte que les faveurs de la Reine ne sortent point de la famille" disaient les chroniqueurs....) est attaqué et assassiné par des sbires de son cousin le duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Il n'est pas prouvé que l'événement ait eu lieu dans cette voie mais rien n'interdit de le penser. Comme cette précision renforce le caractère historique du passage et l'attachement qu'on a pour lui on va considérer que c'est vrai. L'actualité nous montre tous les jours qu'il n'y a pas de vérité de l'information. Est vrai finalement ce qui fait plaisir à un auditoire et tant pis si les puristes me vouent aux gémonies !
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La nouvelle, qui ne souffre elle aucune approximation, c'est que la totalité du passage, atrocement défiguré pendant des années par des tags immondes, va être ravalée pendant la première semaine de 2024 ! Les quatre copropriétés et les quatre syndics qui en ont la charge se sont enfin mis d'accord sur les modalités de la rénovation.
Ce site va devenir le bijou qu'il aurait toujours dû être. Il faudra évidemment que ses propriétaires en assurent la surveillance. Ils en sont conscients. Un des propriétaires est le Centre Culturel Suisse. Nous ne doutons pas de sa motivation.
Hangar Lissac en rouge, Centre Culturel Suisse en vert (Photo VlM)
Quant à ses partenaires, on peut penser qu'ils auront à cœur de mettre à profit la démolition du "Hangar Lissac" dont les tonnes de béton ont encombré le site et alimenté la chronique pendant des décennies. La Ville s'y est engagée, poussée par la DRAC et les Bâtiments de France. Au lieu de cette construction disgracieuse qui dénature le site et qu'on décrivait ainsi il y a dix ans, nous aurons bientôt un jardin ouvert au public et aux élèves du collège Barbette, annexe du lycée Victor Hugo.
Nous sommes heureux d'annoncer et commenter ces événements. Nous y avons largement pris part sans en être véritablement des acteurs, plutôt des "mouches du coche", mais il fallait que quelqu'un en parle et allume les projecteurs car le danger autour des problèmes c'est que personne n'en ait conscience. Nous avons heureusement les moyens et le goût de le faire !
Gérard Simonet
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