La rue Beautteillis (IVe), ses tonneaux, ses terrasses et ses noms d'oiseaux...
28 mai 2021
Rue Beautreillis 17. Des aménagements qui font polémique.
L’heure du déconfinement ayant enfin sonné, les terrasses éphémères, à l’abandon depuis un an, reviennent dans l’actualité avec leur lot d’incohérences, d’abus et de tensions entre habitants. La rue Beautreillis à Paris IVe, à l’instar de nombreuses autres rues à Paris présente un bon palmarès des aberrations constatées partout ailleurs.
Tout dernièrement un nouveau commerçant de vente à emporter a profité du week-end de l’Ascension pour tenter de construire en vitesse une cabane entièrement close et couverte sur l’emplacement des deux dernières places de livraison encore disponibles dans la rue.
La réaction immédiate des riverains et le tollé général l’a obligé a démonter prestement ce qui s’apprêtait à être une toiture permanente et à réduire les panneaux clôturant sa terrasse.
Doit-on être surpris que la Ville, souhaitant aider les restaurants à se « refaire », accorde une terrasse à un restaurant qui vient tout juste de se créer et se destine uniquement à la vente à emporter ? Doit-on être surpris de constater que ladite terrasse s’étende au-delà de la vitrine d’origine et occupe aussi l’espace devant la boutique voisine qui elle n’a rien à voir avec la restauration rapide ? Doit-on être surpris d’apprendre que cette fameuse charte de la ville de Paris autorise les commerçants à « donner leur place » de livraison si un restaurant mitoyen leur demande ?
Malheureusement non, on ne doit plus être surpris, il faut faire avec en espérant une solution plus satisfaisante.
Nous riverains ne nous opposons évidemment pas à l’usage partagé de l’espace public et à son occupation « éphémère » par les restaurants qui ont besoin d’être soutenus (et à qui l’on souhaite du succès) mais nous demandons instamment à la mairie de Paris Centre et/ou à la mairie de Paris :
- De rétablir les deux places de livraison indispensables au bon fonctionnement des activités professionnelles, de sécurité et à la vie courante des riverains (déménagements, travaux, circulation). Actuellement les deux seules places « Livraison » sont occupées par des terrasses alors que les places de stationnement servent au stockage des tonneaux installés précédemment par ces mêmes commerçants. Il serait logique que les places de stationnement soient attribuées aux terrasses éphémères et que les places de livraison reviennent aux livraisons. Les commerçants devraient choisir entre leurs terrasses éphémères ou leurs jardinières.
- De rendre les terrasses éphémères « non fumeurs ». Les habitants situés juste au-dessus ne veulent pas être intoxiqués par les fumeurs attroupés sous leurs fenêtres.
Nous comptons également sur la sincérité et le sens des responsabilités des commerçants signataires de la charte sur les terrasses éphémères qui se sont engagés à :
- ni clôturer, ni couvrir leur installation qui doit être facilement et rapidement démontable et esthétique.
- respecter l’usage (entre 8h et 22h) et à veiller au respect de la tranquillité et de l’activité du voisinage.
- s’interdire tout dispositif de publicité, de chauffage, de climatisation, de brumisateur ou toute autre installation électrique ou mécanique.
- ne pas diffuser de musique.
- maintenir propres les espaces en extérieur en toutes circonstances et à toutes heures de leur exploitation.
- laisser libre sur le trottoir un espace d’au moins 1,60 mètre de largeur pour la circulation des piétons.
Et le plus important, les riverains doivent pouvoir compter sur un appui ferme des pouvoirs publics pour faire respecter au minimum les clauses de cette charte si permissive, rédigée par la mairie. Cela éviterait bien des conflits entre voisins ; discussions houleuses se terminant systématiquement par des noms d’oiseaux, des volées d’injures, des menaces, des intimidations proférées par les commerçants les plus véhéments (ils se reconnaîtront …)
Pour l’heure, le mauvais temps et le couvre-feu limitent l’usage des terrasses et empêchent les débordements, mais les beaux jours arrivent …
Vigilance et mobilisation sont donc indispensables.