Face à face, l'immeuble du 51 rue des Archives et le restaurant bar de nuit "Le Connétable" (IIIe)
Les immeubles du 51 rue des Archives (IIIe) font partie du parc de logements locatifs de la Ville de Paris. Précédemment gérés par la SAGI, la Mairie de Paris en a transféré le mandat récemment à PARIS HABITAT, un autre bailleur social de la Ville. La résidence comporte 57 logements qui donnent sur les rues des Archives et des Haudriettes.
Les locataires viennent de décider la constitution d'une association pour lutter contre le bruit généré par les usagers du bar de nuit "Le Connétable" situé juste en face dans l'immeuble du 2 rue des Haudriettes, dont les habitants se battent depuis plusieurs années pour avoir la faveur de dormir la nuit.
L'association se nomme "AL du 51 Archives". Elle est présidée par Marie Cazaux. Ses griefs : les consommateurs du bar se répandent la nuit sous les fenêtres des résidents et, l'alcool aidant, parlent bruyamment quand ils ne hurlent pas, laissent des détritus partout, urinent, vomissent, taguent et laissent la place immonde à six ou sept heures du matin.
L'association s'est rapprochée de nous. Dans un souci de conciliation nous en avons reçu la présidente ainsi que la gérante du bar et la représentante de l'immeuble qui l'héberge. Un consensus se dégage sur le diagnostic : les consommateurs viennent dans ce bar pour finir leur nuit en bacchanale. Quand les restaurants et les bars comme "La Perle", qui attire chaque soir des centaines de personnes, ferment, entre minuit et deux heures du matin, leur clientèle se dirige vers les établissements qui ont l'autorisation de nuit, dont on regrette qu'elle ait été distribuée avec une largesse excessive par la préfecture de police de Paris.
La gérante reconnaît son incapacité à gérer les débordements de ceux qui ont trop bu (mais qu'elle a accepté de servir). Elle s'engage à mieux faire la police et à nettoyer les lieux après la bataille mais elle envisage des mesures plus radicales : rendre à l'établissement sa vocation première de restaurant de qualité et limiter l'ouverture de nuit à deux ou trois jours par semaine.
Nous lisions aujourd'hui avec étonnement un article du "Parisien" qui rapporte la complainte des gérants de bars de nuit parisiens, qui se plaignent de la réaction des habitants : "Paris est à la traine par rapport aux autres capitales européennes", disent-ils. Nous sommes surpris que "Le Parisien" se fasse l'écho de pareilles sornettes. Paris est la ville la plus visitée du monde. Villes les plus visitées, Wikipédia
Le IVe arrondissement, avec 15 millions de touristes par an, tient à lui seul un record. Il n'est pas étonnant que les bénéficiaires du business nocturne en veuillent encore plus, mais par pitié, qu'ils ne cherchent pas à nous faire passer des vessies pour des lanternes.