Restaurant "Au Vieux Paris d'Arcole", dans l'Île de la Cité, Odette Fau et Georges de la Rochebrochard nous font aimer l'Aveyron. (cliquez dans la photo pour agrandir : c'est un ravissement) (Photo VlM)
En remontant vers le nord la rue d'Arcole (IVe) où les marchands de souvenirs de Paris rivalisent avec les sandwicheries, on peut sortir rapidement de l'enfer des marchands du Temple en s'engageant à droite dans la rue Chanoinesse.
La voici inondée d'un soleil vespéral qui met en valeur tous ses charmes. On est là face au 24 de la rue, une maison du XVIème siècle qui abrite un restaurant qui est l'un des plus romantiques de Paris.
Le lieu est chargé d'histoire. Cette rue est l'ancienne artère du "cloître Notre-Dame". Elle date des carolingiens (XIIème siècle). Des personnages célèbres l'ont habitée mais, avec votre permission, on va s'attarder sur deux amants maudits : Héloïse et Abélard.
Dans la maison de gauche, rouge brique, qui porte aujourd'hui le numéro 28, l'abbé Fulbert décida autour de 1120 de confier au philosophe Abélard le soin d'éduquer sa nièce Héloïse. Il s'acquitta de sa tâche bien au-delà du cahier des charges et le couple devint amant et maitresse si bien que la jeune fille, destinée au couvent, connut des oeuvres d'Abélard le sort commun des mères de famille. Furieux, l'oncle Fulbert lui fit subir les outrages que l'on connait et que Villon a célébré dans son sonnet "les dames du temps jadis" :
"Où est la très sage Helloïs,
Pour qui fut châtré et puis moine,
Pierre Esbaillard (1) à Saint Denis ?
Pour son amour eut cette essoine (2) ...." (1) : Pierre Abélard (2) : "peine" en vieux français
Toujours dans cette maison du 26, dans un passage vers la rue des Ursins, on trouve des colonnes qui proviendraient du couvent des Jacobins de la rue Saint Jacques. Quant au sol, il est fait de dalles qui sont des restes de pierres tombales, le terrain ayant dit-on à l'origine servi de cimetière.
Wikipédia fait dans le sordide. On y lit : " La rue est connue pour avoir abrité en 1387, les établissements voisins d'un barbier et d’un pâtissier, ce dernier vendant des pâtés en croute préparés avec des morceaux de chair humaine fournis par le barbier. Les deux criminels furent jugés et brûlés vifs à l'emplacement des deux échoppes. Cette histoire a fait l'objet d'une chronique en 1612".
Plus austère, en briques rouges, le 6 abrite l'Ecole nationale de la Magistrature.
Quelques mots du restaurant "Au Vieux Paris". Il se distingue par son cadre romantique à souhait, son aménagement cosy et sa cuisine bien française et de terroir. Il s'agit ici du Rouergue. On appréciera les foies gras, les canards farcis, la viande de Salers agrémentée d'un sauce au cèpes, le tout arrosé d'un vin du Fel ou de Marcillac. Ou pourquoi pas d'un Sancerre rouge.
Attention à la note. Il faut compter un peu plus de 100 € pour deux. Réservations au 01 40 46 06 81
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