Etrange association de deux genres et couleurs différentes
La rue du Pont aux Choux va de la rue de Turenne au boulevard Beaumarchais dans une orientation est-sud-est. Elle date de 1620 et enjambait alors un égout sur le tracé de la rue de Turenne, par un "pont" qui menait vers des potagers où l'on cultivait probablement entre autres des "choux".
On y voit de beaux portails, à l'image de celui-ci, et des cours étonnantes, souvent aménagées de constructions parasites qui, sans être belles, ne manquent pas toujours de charme.
Au 13-15, on est face à un autre portail de belle facture, encadré de devantures de magasins d'outillages mécaniques qui exposent quelques modèles réduits de machines. Derrière le portail, un fond de cour soigneusement fermé par un autre portail derrière lequel se cache un chantier imposant.
Il s'agit d'une halle métallique construite en 1888 par l'architecte Jules Jobard.
Un permis de démolir et un permis de construire ont été délivrés le 13 octobre 2011 par la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris pour la réhabilitation de cette construction et sa transformation en immeuble de bureaux, de commerces et de logements, avec création de cave, escalier et ascenseur.
Le chantier est visiblement actif. On ne comprend pas tout à fait, dans ces conditions, le renouvellement récent d'un voeu de la "Commission du Vieux Paris", déjà formulé il y a un an, pour que "la halle à charpente métallique soit conservée, en témoignage de l'architecture industrielle du XIXème siècle". Il est difficile sinon impossible, en effet, que cette parcelle devienne habitable sans occasionner des dommages sévères à la halle. La photo montre son importance et en même temps la difficulté de l'isoler d'un certain nombre d'ajouts qui rendent au premier regard son identification mal aisée.
Ces bâtiments sont réputés cacher deux autres secrets : le brigand "Cartouche" ( Louis Dominique Garthausen), chef de bande de la "Cour des Miracles", popularisé à l'écran par Jean-Paul Belmondo, est né tout près de là dans cette rue en 1693. Il subit le supplice à vif de la roue en place de Grève en 1721. On dit aussi que, de 1849 à 1857, une guillotine fut entreposée là.