Vue aérienne du Centre Pompidou
Une petite palissade disposée en carré, située côté rue Rambuteau, entoure la structure d’un ascenseur provisoire de couleur verte. Voilà ce qui est visible à l’extérieur du Centre Pompidou, exception faite de transbordements d’éléments métalliques qui se déroulent le week-end. Depuis l’été dernier pourtant, et après 35 ans de bons et loyaux services, la réfection du système de traitement de l’air du Centre est en cours et les travaux s’étaleront sur 3 ans. Cette opération qui n’est pas commune coûtera 30 millions d’€, elle est totalement financée par le Ministère de la Culture.
Beaubourg a en effet la particularité de disposer de réseaux techniques qui l'enveloppent et que leur couleur permet de distinguer. Les gaines jaunes sont celles destinées au réseau électrique, les vertes sont réservées à l’eau, les bleues concernent justement les circuits d’air. Précisons que le rouge est attribué à la circulation des visiteurs !
La palissade et l'ascenseur provisoire au pied du Centre rue Rambuteau (IIIe) (Photo VlM)
Le Centre Pompidou dispose de 13 centrales de traitement de l’air disposées sur son toit, des sortes de coffres bleus. Indispensables pour réguler, sur les 100 000 m2 de surface, la température, la stabilité thermique et hygrométrique, elles servent pour les visiteurs et le personnel mais aussi pour les œuvres d’art. Toutes ces machines sont remplacées par un système de pompe à chaleur. La consommation énergétique sera réduite de 20 %. La gageure est que ce chantier (déconstruction, désamiantage, reconstruction…) est mené sans aucune fermeture, à la différence des réaménagements significatifs opérés en 1997 et 2000 où les portes étaient restées closes pendant 27 mois. Cela aurait été difficile lorsque l’on sait que le Centre accueille près de 6 millions de visiteurs dont près de 4 millions au Musée d’Art Moderne et aux expositions temporaires, soit 4 fois plus que prévu à l’origine.
Mais il ne faut pas se tromper, avec autant de succès, du fait aussi des intempéries et de par sa conception même, le Centre Beaubourg est un bâtiment usé aux équipements devenus vétustes. Ce sont finalement 100 millions d’€ d’investissements qui sont prévus sur 10 ans (traitement de l’air compris). La réfection du système d’alarme et de sécurité déjà engagé représente à lui seul 10% de ce montant qui est autofinancé par le vente de biens immobiliers situés dans le quartier et propriété du Centre. Il importera ensuite de se consacrer à la rénovation des ascenseurs et des escaliers mécaniques.
Sans être une cathédrale, le Centre Pompidou sera continuellement l’objet de soins attentifs qui occuperont les corps de métiers spécialisés, mais il est clair qu' une bonne partie des fonds nécessaires devront être trouvés en dehors de la sphère publique.
Dominique Feutry