Intérieur de la Sainte Chapelle et ses immenses verrières
A l’occasion des 800 ans de la naissance de Saint Louis qui seront célébrés l’an prochain, un vaste chantier de restauration des verrières de la Sainte Chapelle a été lancé en 2008. Il va se terminer le mois prochain. Il est le fruit d’un partenariat entre la société Velux et le Centre des Monuments Nationaux.
Rappelons que cette chapelle est souvent qualifiée de « joyau de l’art gothique flamboyant » ou de « bible de lumière ». Ainsi va être restituée prochainement toute la luminosité d’origine de l’édifice construit à la demande du roi pour abriter les reliques de la passion qui se trouvent aujourd’hui à Notre-Dame.
Il est intéressant de noter que les restaurateurs ont bénéficié d’une commande exceptionnelle et qu’ils ont dû opérer selon un protocole très précis édicté avec l’architecte en chef des monuments historiques. Ainsi la pollution laisse un dépôt qui doit être amolli avant d‘être éliminé. Le plomb du XIIIe siècle, sauf s’il est trop endommagé, est laissé seulement nettoyé, sans se soucier de l’aspect esthétique. Une verrière mesure 13 m de haut et 2 m de large, elle regroupe 128 panneaux. Chacun des panneaux est composé de 200 petits morceaux de verre teinté. Soit au total 25 600 pièces par verrière ! Dotés d’un double vitrage, les vitraux seront remontés en octobre prochain.
Détail d'un vitrail de la Sainte Chapelle
Il faudra donc aller admirer cette véritable renaissance des vitraux aux couleurs irrégulières en raison des techniques employées à l’époque de leur fabrication pour laquelle Louis IX avait investi d’énormes sommes d’agent, gage de qualité. Les 800 000 visiteurs se rendant chaque année dans ce monument sont loin d’imaginer que le plomb donne beaucoup de souplesse aux vitraux qui résistent aux intempéries, à des chaleurs de 80° et à des vents soufflant jusqu’à 250 km/h.
Nous parlons souvent de métiers d’art, lors de journées Nomades, plus récemment encore, un salon leur était consacré au Louvre et un peu plus tôt à l’Espace de Blancs Manteaux (IVe). Le restaurateur de vitraux est à cet égard un véritable artiste, il doit, après bien des opérations, restituer les œuvres au plus près de leur aspect d’origine, ce qui n’est pas toujours simple en raison des dégradations subies par le temps ou de mauvaises restaurations antérieures.
Dominique Feutry