Le magasin Mona Lisait désormais fermé 17 bis rue Pavée (IVe) (Photo VLM!)
Mona Lisait, une quasi institution dans la vente de livres, de magazines, d'affiches, de peintures et même de faïences a tiré le rideau. Le magasin du 9 rue Saint Martin (IVe), le plus ancien dans le quartier et celui du 17bis rue Pavée (IVe) en face de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris présentent des affichettes indiquant qu'ils sont à céder.
En effet, la société qui contrôlait les 11 magasins que compte l'enseigne (8 à Paris) a été déclarée en liquidation judiciaire le mois dernier. Un plan de reprise a échoué. Il est vrai que lors de son dernier exercice l'entreprise affichait une perte qui représentait le tiers de son chiffre d' affaires, ce dernier ayant lui-même diminué de 15 % en un an, nécessitant un apport en fonds propres que le groupe familial actionnaire, qui a créé l'affaire en 1987, ne souhaitait plus assurer.
Outre la crise que traverse que l'industrie du livre après la fermeture de Virgin et d'autres comme Del Duca ou la librairie Charlemagne rue Saint Antoine (IVe) (voir notre article du 18 octobre 2012), ce sont 50 salariés qui ont perdu leur emploi, ce qui ne peut que nous attrister. Il reste un maigre espoir dans le cas où une offre de dernière minute serait arrivée avant la date limite fixée au 5 novembre.
Le magasin Mona Lisait lui aussi fermé 9 rue Saint Martin (IVe) (Photo VLM!)
Le quartier perd donc une à une ses librairies. Mona Lisait avait l'avantage d'offrir un large choix de livres à des prix attractifs qu'il s'agisse d'histoire, d'art, de littérature ou des livres d'enfants ou de cuisine. Selon les arrivages et les stocks achetés, il était possible de trouver des exemplaires neufs comme des années cinquante, voire plus anciens encore, ainsi que des revues qui n’étaient plus éditées. Les locaux très étendus et disposés sur plusieurs niveaux de la rue Pavé permettaient aux touristes, aux passants, aux habitués et aux chineurs de découvrir tout en flânant des titres recherchés ou des exemplaires de qualité ainsi que des éditions inconnues. Il n'était pas rare de dénicher des partitions de musique, des cartes de géographie, des cartes postales, des peintures et sculptures dites « d'art brut ». Un foisonnement de marchandises qui attiraient le chaland mais nécessitaient de lourds financements en des lieux bien placés et donc plus coûteux à louer.
Que pouvons-nos espérer désormais à ces emplacements et notamment celui très étendu de la rue Pavé ?
Les prétendants ne vont pas manquer compte tenu du nombre de touristes qui s'y bousculent. Des habitués nous diront que les secteurs du prêt à porter ou de la restauration seront intéressés, renforçant ainsi la mono activité grandissante du quartier (notre article du 30 juin 2013 concernant la rue des Archives)...
Jardin des Rosiers à l'arrière de l'Hôtel de Coulanges (Maison de l'Europe) 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe)
Il existe aussi une autre solution, l'ancien maire du IVe arrondissement, Dominique Bertinotti, voulait faire à l'emplacement du magasin une entrée dans le jardin des Rosiers, au moins dans la seconde partie. Peut-être que cette cession des locaux va relancer le dossier, tout le moins si la Mairie du IVe marque toujours son intérêt pour cette réalisation ?
Dominique Feutry