La rue Eginhard (IVe). Au fond, la rue Saint-Paul
Le N° 31 de la rue Saint-Paul (IVe) donne accès à une voie très étroite et coudée qui a gardé l’aspect des temps anciens, celui-ci n’a pas changé depuis le XVIIe siècle. La rue Eginhard, puisque c'est d'elle dont il s'agit, mesure 3 m de large et 39 m de long. Elle conserve ses pavés avec un caniveau central, une borne fontaine (peut-être un puits) en cul de sac, ainsi que des bornes en pierre comme il était d’usage autrefois pour protéger les piétons des voitures à cheval. Quant aux maisons, certaines ont gardé un petit jardin.
Les spécialistes précisent que pour la plupart des constructions sont l'œuvre d’un maître-maçon dénommé Charles de Brécy. Celles sises du côté des numéros impairs appartenaient aux religieuses de l’hôpital Saint Anastase qui les donnaient en location. Les impostes formées des initiales en fer "AS" comme Sainte Anastase, nous rappellent cette époque.
La Fontaine au fond de la rue Eginhard
D’abord appelée ruelle Saint-Paul, puis rue Neuve Sainte-Anastase, son nom actuel lui a été donné en 1864, en souvenir du nom du chroniqueur de Charlemagne choisi sans doute du fait de la proximité avec la rue Charlemagne. Ce personnage important s’est vu entre autre confié la construction de la cathédrale d’Aix la Chapelle et nous le retrouvons bénéficiant, récompense du fils de Charlemagne Louis le Pieux, de l’abbatiat de l’abbaye normande de Saint Wandrille dans laquelle, bien des siècles après, l’abbé Pierre aimait venir se ressourcer. On sait aussi que le président magistrat François de Châteaugiron habitait au N° 18 à la fin du règne de Louis XIV. Le philosophe Jacques Naigeon (1738-1710) logea dans cette rue. Il fut, après avoir été apprenti dessinateur et peintre dans les ateliers de Vanloo et Lemoyne, surtout connu comme ami de Diderot et du baron d’Holbach avant de devenir membre de l’Institut.
Une rue à voir qui présente toutes les caractéristiques pour le tournage d'un film historique.
Dominique Feutry