Rejoignant le 223 rue Saint-Martin et le 30 rue de Turbigo (IIIe,) long d'une cinquantaine de mètres, le passage de l'Ancre, fleuri et verdoyant, composé d'habitations, de petites boutiques, d'ateliers et de bureaux est inattendu et insolite à cet endroit. En arrivant par la porte cochère de la rue Saint-Martin, la surprise est totale et l'effet garanti.
Appelé tout d'abord passage de l'Ancre-Royale, puis à la Révolution passage de l'Ancre Nationale, ce passage étroit allait jusqu'à la rue du Bourg-l'Abbé, avant que le percement du Boulevard de Sébastopol ne l'ampute en partie en 1855.
L'origine du nom viendrait, selon les indications affichées sur place, de l'auberge "Au Grand Saint Pierre" tenue par Nicolas Sauvage, qui y remisera les premières voitures publiques (les fiacres) en 1637, dont figuraient sans doute celles de la Marine Royale.
Curieusement ce n'est pas un passage couvert comme ceux qui fleurirent sous la Restauration, mais en fait une petite allée donnant sur l'arrière des immeubles. Le passage Molière plus bas au N° 139 est un peu son pendant (notre article du 4 novembre 2012). Nous ne pouvons pas a priori parler d'intérêt architectural mais plutôt d''ambiance, d'atmosphère particulière de ce lieu restauré en 1998, après de longues années d'abandon.
Intérieur du magasin-atelier de parapluies "PEP'S"
Il faut surtout s'arrêter devant l'une des dernières boutiques, PEP’S, spécialisée dans la réparation et vente de parapluies, ombrelles et cannes.
Ce « petit bout de campagne à Paris » dissimulé derrière une lourde porte cochère et sous une végétation presque exubérante est souvent cité comme l'un des plus anciens passages de Paris qui est d'ailleurs prolongé vers l'ouest, un peu plus loin, dans le IIe arrondissement, par le passage du Bourg-l'Abbé.
Difficile d'imaginer que lors de la rafle du Vel' d'Hiv, en 1942, la plupart des habitants du passage furent emporter !
A noter que le passage est fermé le week-end.
Dominique Feutry