L’immeuble 21 rue Michel Le Comte (IIIe) où habita d'Alembert
Jouxtant l'Hôtel Beaubrun situé au 19 rue Michel Le Comte (IIIe) (nos articles des 3 juillet 2014 et 1er janvier 2015), une belle bâtisse du XVIIe, au n° 21, attire actuellement le regard car elle est en cours de ravalement. Un panneau « pelles Starck » de l' Histoire de Paris est planté prés de l'entrée afin de nous rappeler qu'un habitant célèbre y séjourna plusieurs décennies !
Ce personnage n'est autre que Jean Le Rond d'Alembert, le père avec Diderot de la fameuse Encyclopédie. Abandonné par sa mère peu après sa naissance en 1717 sur les marches de l’église Saint-Jean le Rond (aujourd'hui détruite elle était accolée au collatéral Nord de Notre Dame à l'emplacement actuel de la rue du Cloître Notre Dame). Fils naturel de la marquise du Tencin et du chevalier Destouches, le bébé fut recueilli par l'épouse d'un vitrier, Madame Rousseau, qui habitait justement au 21. D'Alembert restera toujours très attachée à cette femme qu'il ne quittera pas malgré sa célébrité et le monde dans lequel il évoluait.
d'Alembert, pastel de Maurice Quentin de La Tour
Rappelons le propos que d'Alembert a lui-même écrit sur sa mère d'adoption et son départ de la rue Michel Le Comte « Mr. d’Alembert a conservé la même reconnoissance [que celle qu’il devait à son maître de pension] pour une femme qui l’avoit nourri et élevé jusqu’à l’age de 4 ans ; presque au sortir du collège il alla demeurer avec elle ; il y resta près de 30 années, et n’en sortit qu’en 1765, après une longue maladie, par le conseil de Mr. Bouvart son médecin, qui lui représenta qu’il étoit nécessaire à sa santé de chercher un logement plus sain que celui qu’il occupoit ».
Le panneau résume la vie exceptionnelle de l'homme illustre en ces termes «...Bachelier ès arts, il se consacre aux mathématiques après avoir essayé le droit et la médecine ; ses premiers travaux le font entrer à l'Académie des sciences comme associé astronome adjoint, à 24 ans. En 1745, il s'engage avec Diderot dans la grande aventure de l'Encyclopédie ; charge de la rédaction du discours préliminaire, véritable manifeste des Lumières salué comme un chef d’œuvre dès sa parution (1751), il y souligne le lien, entre le progrès social et celui des sciences. Sa célébrité lui ouvre tous les salons de Mme Godfrin à Julie de l'Espinasse chez laquelle il s'installe en 1764. Élu membre de 1'Académie française en 1754, il en devint le secrétaire perpétuel jusqu'à sa mort intervenue le 17 octobre 1783. »
Dominique Feutry