Une image d’Épinal de l'épopée napoléonienne
Fondée à la fin du XVIIIe siècle l’Imagerie d’Épinal s'est installée durant quelques semaines 51 Boulevard Beaumarchais (IIIe), une première pour cette vielle entreprise vosgienne. Le magasin fermera ses portes dans quelques jours.
Les dirigeants, Pacôme Vexlard et Christine Lorimy qui ont repris l'imagerie Pellerin en août 2014 avec le soutien de la SEM de l'agglomération Épinal Golbey, ont souhaité faire connaitre autrement la production qui comprend une large sélection d’images anciennes et de rééditions, de produits dérivés, de livres et de créations contemporaines. Un film permet même d'expliquer le procédé de fabrication.
L’entreprise a failli disparaitre à plusieurs reprise au cours de son histoire, elle a même dû vendre à Drouot, dans les années 70, une partie de ses bois gravés anciens qui constituaient son patrimoine. Créée à l'origine pour éditer au pochoir des gravures à bas pris et des carnets de colportage vendus par des colporteurs parcourant la campagne, c'est surtout le premier empire qui a fait prendre à l’imprimerie une dimension nationale et même internationale en célébrant Napoléon, sa famille, son armée et ses victoires. Avec l'arrivée de la lithographie dans la seconde moitié du XIXe siècle les possibilités de production sont multipliées. Apparaissent alors les théâtres de papier, les constructions à découper. L'image d’Épinal entre même dans le langage commun.
Après un essor éphémère dans les années 80, le dépôt de bilan ne peut être évité. Grâce à 50 investisseurs spinaliens (noms des habitants d’Épinal), l'entreprise est néanmoins sauvée.
Aujourd'hui en raison du renouveau affiché des dirigeants qui font appel à des artistes contemporains, comme l'avaient fait en leur temps les prédécesseurs utilisant les services d'un Benjamin Rabier ou d'un Job, et d'un fonds très important de tirages anciens, l'entreprise prend un nouvel élan.
Le bâtiment de l'imprimerie Pellerin est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1986, plusieurs machines sont classées un an plus tard. Enfin en 1991, la collection de 1.344 bois gravés et des pierres lithographiques du XIXème siècle sont également classées.
Si d'aventure vous passez par la préfecture des Vosges la visite de l'Imagerie Pellerin est incontournable.
Dominique Feutry