La cour Bérard, qui fait suite à angle droit à l'impasse Guéménée
Nous nous trouvons ici sur l'espace de l'ancien Hôtel des Tournelles, couvent des Filles de la Croix (congrégation fondée en 1640 et dissoute en 1792) qui débouche à hauteur du 16 rue St Antoine (IVe) et s'appuie sur l'ancien Hôtel de Rohan-Guéménée devenu le musée Victor Hugo, place des Vosges.
Cette maison coquette au sommet de l'angle droit fait le lien avec la place des Vosges
L'impasse et la cour forment une voie sans issue, dont tous les immeubles qui la bordent ont fait l'objet de réhabilitations généralement réussies. Nous en avons parlé sur ce Blog dans un article qui rappelait que l'impasse avait reçu le sobriquet de "cul-de-sac du Ah ! Ah !" pour une raison qui n'a pas fini de nous faire sourire.
Façades, portails et cuisine d'été sous pergola impasse Guéménée/cour Bérard (Photos VlM) - cliquez gauche pour agrandir -
Un immeuble fait exception : il se situe sur la photo du haut entre le n° 2 à droite doit on voit la belle porte en plein cintre et le n° 6 au fond à gauche qui a fait lui aussi l'objet d'une restauration soignée. Entre ces bâtiments, dont l'origine remonte au début du XVIIIème siècle on distingue au n° 4 une construction très laide de un étage sur un rez-de chaussée anormalement bas.
Les propriétaires des autres immeubles se plaignent de son état d'abandon manifeste, de son insalubrité, du risque de squat qu'il représente et demandent à son propriétaire, dans une lettre ouverte, aux accents de mise en demeure, de leur faire part de ses projets le concernant. Ils ont bien noté que des panneaux d'affichage font état de deux permis de construire accordés par la Ville de Paris en 2015 mais constatent que les travaux n'ont toujours pas eu lieu.
Le projet qui découle de ce permis de construire remonte à 2007 où un premier permis a été accordé, avec le visa conforme de l'ABF (architecte des bâtiments de France). A la place d'un atelier en béton au premier étage, datant des années 30, il était prévu de construire cinq étages de logements.
Les panneaux en place semblent correspondre à une variante de projet initial. On y retrouve les cinq étages de logements au-dessus d'un sous-sol (garages). L'architecte affirme vouloir reconstituer la hiérarchie du rez-de-chaussée, allusion au traitement défavorable qui lui a été infligé dans la construction visible actuellement.
On en aura fini alors avec la réhabilitation de cet îlot urbain dont on découvre la configuration ancienne sur le plan de Turgot (1734-1739), repères (2) et (7). On admire au passage la Bastille dont on regrette égoïstement que le monument n'ait pas survécu à la révolution !
On comprend que les habitants concernés aient envie de savoir quel va être le sort effectif de l'immeuble en question. Au prix actuel du m² rénové dans le IVe, on a du mal à comprendre pourquoi le propriétaire procrastine tant pour transformer son lot en logements qui, dans ce secteur prestigieux et calme du Marais, n'auraient aucun mal, même très chers, à trouver acquéreur.
Gérard Simonet