Le cloaque du 59 rue Quincampoix (IVe) (Photo riverain)
Le caractère burlesque du nom de cette rue qui traverse du nord au sud deux arrondissements centraux de Paris ne suffit plus à nous faire sourire quand on l'évoque : elle recèle un des spots les plus pourris de la capitale !
Par deux fois, récemment, nous avons dénoncé la situation en parlant de "dépotoir" (articles du 22 octobre et du 6 juin) et de cloaque. Deux mots pour la qualifier. Le personnage à la fois historique et de légende qui chez nous incarne le courage et le panache (*) rétorquerait "c'est un peu court jeune homme, on pouvait dire, Oh Dieu, bien des choses en somme, tenez" : moi, Monsieur, si je vivais ici il faudrait sur le champ que je déménageasse. Vulgaire : si c'est là que tu crèches, c'est vraiment dégueulasse. Étudiant : si ma chambre de bonne donnait sur ce merdier, sûr que je chercherais autre part pour crécher.
Voilà ce que nous inspire ce 59 de la rue Quincampoix dans le IVe. Le Maire de l'arrondissement, Christophe Girard, ne donne pas le sentiment de vouloir s'en occuper et réagit nullement aux protestations des riverains. Il pleut sur lui comme sur les plumes d'un canard. Nous l'interpelons une fois de plus et sans dramatiser pour qu'il nous dise (1) qu'il est au courant, (2) qu'il a ou qu'il va intervenir (en nous informant de difficultés particulières s'il y a lieu, nous sommes capables de comprendre). Ce faisant il nous montrera qu'il n'est pas insensible aux plaintes de ses administrés. Ce dont nous doutons quelques fois....
GS
(*) Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand
Postscriptum du 10 novembre
Nos lecteurs seront ravis de savoir que notre alerte a reçu des réponses presque immédiates :
- De Matthieu Clouzeau, Directeur de la DSPP (direction sécurité prévention protection), l'unité anti incivilités de la Mairie de Paris. Il nous dit ceci :
Merci pour ce signalement. Nous allons engager une action ciblée sur la rue Quincampoix. Je ne manquerai pas de vous tenir informés.
- De Mao Péninou, Maire-Adjoint en charge de la propreté à l'Hôtel de Ville. Voici le message de sa Conseillère Technique Laurence Carcel :
Je tiens à vous informer que, en lien avec la Mairie du 4ème arrondissement, une équipe de la division locale de propreté est intervenue mardi 8 novembre après-midi afin de collecter les objets encombrants déposés au 59, rue Quincampoix. Pour votre complète information, je précise que les sacs de gravats n’ont pas pu être retirés par les agents lors de l’opération de mardi car, en raison de leur volume et poids, cet enlèvement nécessitait l’utilisation d’un engin spécial muni d’un grappin. La division s’apprêtait à programmer cette prestation auprès de la Circonscription fonctionnelle mais ils ont constaté, mercredi 9 novembre au matin, que les sacs de gravats avaient disparu. Les équipes maintiennent une vigilance particulière sur cet espace propice aux dépôts sauvages. De plus, la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection a été saisie pour ces dépôts récurrents qui pourraient être issus d’un chantier à proximité. Enfin, la Mairie du 4ème et la division locale de propreté engagent une réflexion pour mettre en place un dispositif qui limiterait les dépôts à cette adresse, dans l’attente de la réouverture du local.
On est tentés de conclure que quelque chose a changé à la Mairie de Paris depuis que Anne Hidalgo a décidé de prendre le taureau par les cornes en matière de sécurité et de traitement de incivilités. Nous en avons eu la prémonition à l'issue de nos entretiens du 25 octobre avec Matthieu Clouzeau. Ces évènements récents autour de la rue Quincampoix semblent conforter nos impressions.