Un magasin ferme, les afficheurs se jettent sur sa devanture comme un nuage de sauterelles. Ici 52 rue Beaubourg (IIIe)
Au cours de notre entretien du 14 novembre avec Mao Péninou, Maire-adjoint de Paris en charge de la propreté, le sujet a été naturellement abordé car la présence d'affiches un peu partout dans Paris, souvent décollées, lacérées, jonchant le sol de leurs lambeaux, contribue à donner de Paris l'image regrettable d'une ville sale et mal gérée.
On a compris que M. Péninou en avait conscience mais qu'il se heurte à des difficultés d'ordre administratif. En effet, alors qu'il est clair que cette démarche publicitaire est interdite par le règlement de publicité de la Ville de Paris, il apparait que les moyens de la réprimer ne sont pas à la hauteur de la tache.
La pratique de l'affichage sauvage est interdite mais elle est exercée par des entreprises qui ont pignon sur rue et qui proposent des prestations avec des noms à consonance anglaise tels que "wild posting" (affiches sauvages), "boarding" (panneaux agrafés sur potelets) ou "stickering" (autocollants) destinés à impressionner l'annonceur qui voit les américains comme des maitres en matière de communication.
La Mairie de Paris n'est apparemment pas décidée à se laisser faire mais son temps de réaction est lent et les sanctions, quand elles sont appliquées, sont insuffisamment dissuasives. Leur cout, pondéré par la probabilité qu'elles soient appliquées (probabilité au demeurant très faible), est inclus dans le prix de la prestation.
Passant hier devant ce mur pignon d'un immeuble de la rue des Archives, régulièrement couvert d'affiches indésirables, nous avons constaté que, toute fraiches encore de leur colle poisseuse, les affiches étaient partiellement arrachées et lacérées, de tout évidence par des riverains excédés. C'est un comportement citoyen que nous comprenons, en regrettant que ces personnes n'aient pas eu à leur disposition les outils élémentaires (tabouret, grattoir ....) pour parfaire leur intervention et rendre les affiches méconnaissables.... donc inutiles.
Nous en concluons que ce genre d'intervention, professionnalisée par les soins des services de la mairie, pourrait devenir l'arme absolue : une équipe volante affectée à un ou plusieurs arrondissements inspecte journellement les lieux sensibles répertoriés et détruit - sommairement mais instantanément - les affiches qui sont apparues. Il appartient ensuite aux équipes habituelles de finir le travail mais on observe qu'il n'y a plus d'intérêt pour les annonceurs dans ces conditions de recourir à un média sans efficacité.
Le combat pourrait donc cesser faute de combattants.... comme aurait dit Corneille.
Ce genre de mesure n'exclut pas naturellement que le dispositif actuel soit renforcé et les sanctions renforcées. Nous soumettons cette idée à ceux dont c'est la responsabilité de veiller à la propreté de Paris.
GS
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