La berge rive droite (IVe) entre le pont Marie et le pont Louis-Philippe, samedi 25 mars à 16h00 (Photos VlM)
On comprend devant ce spectacle que l'UNESCO ait inscrit les berges de la Seine au patrimoine mondial de l'humanité. Le trajet qui va du pont des Arts au pont de Sully en passant successivement sous le Pont-Neuf puis les ponts au Change, Notre-Dame, d'Arcole, Louis-Philippe et Marie est un ravissement. Le Palais de Justice et la Conciergerie, puis l'Hôtel-Dieu et l'Île Saint-Louis avec ses immeubles-hôtels particuliers du bord de Seine fournissent au parcours un décor de rêve.
Depuis la fermeture des berges à la circulation automobile, la mairie de Paris a procédé à une série d'aménagements destinés aux visiteurs : buvettes, toilettes publiques, tables et bancs, terrains de pétanque, mur de varappe, agrès, hamacs et parcours aventures, sans oublier les pelouses pour les amateurs de farniente. On devine même sous des bâches, des sortes de vélos d'appartement qui attendent leur mise en service.
Les adeptes des circulations douces ont pris possession de l'espace protégé qui leur est offert : vélos, VTTs, rollers, trottinettes, gyropodes et skateboards slaloment au milieu des piétons, dangereusement parfois.
Il y deux semaines à peine cette berge était presque déserte. C'était un délice de s'y attarder. Passé l'équinoxe, avec l'arrivée du beau temps et des rayons de soleil, la foule s'y est ruée en masse comme le montre cette photo au pont Louis-Philippe. Elle préfigure ce que sera la situation en mai-juin-juillet et au-delà pour peu que le temps s'y prête.
Les pelouses, déjà très recherchées, pourraient subir le sort des plages de la Côte d'Azur avec des candidats à la bronzette au coude à coude sur l'espace d'un timbre-poste.
On ne dispose d'aucun moyen de limiter la foule. Il faut donc s'attendre, du fait de l'attractivité du site, à une fréquentation massive. Il faut souhaiter que la municipalité y ait songé et anticipé les problèmes de sécurité et de propreté. A ce stade, le dispositif déployé est sérieux. Les corbeilles sont nombreuses et de multiples engins de nettoiement sont présents pour intervenir en temps réel. Qu'en sera-t-il quand leur déplacement au milieu de la foule sera contrarié ?
Il n'est pas l'heure encore de dresser des bilans. L'initiative de la Maire de Paris est généreuse, courageuse et inspirée. Les berges se présentent comme un lieu de promenade idyllique qui en enchantera plus d'un. En tant que riverain, il est possible de choisir le jour et l'heure. Il est probable que les matins de semaine nous réservent même en été, même les week-ends, des moments de tranquillité pour jouir pleinement du cadre exceptionnel qui s'offre à nous.
A deux pas de là, sur les quais rive haute, on paie encore le prix du report de trafic qui accompagne la fermeture des voies basses, comme le souligne un rapport "d'Environnement Magazine" qui se base sur des constatations de BruitParif. Christophe Najdovski, Maire-Adjoint en charge des déplacements et de la voirie à l'Hôtel de Ville mise sur une évolution, lente mais probable, des comportements et la création de transports en communs supplémentaires comme le "tram-bus" sur les quais rive droite, dont le lancement est prévu dès l'an prochain.
Tram-bus : un bus électrique articulé qui circule sur voies protégées (Photo l'Economist)
Il reste que les berges sont un pari auquel on veut croire mais des raisons objectives basées sur des nuisances prévisibles nous conduisent pour le moment à en douter. Il plane sur ce lieu paradisiaque l'ombre du canal St Martin et du secteur Oberkampf. Tout va dépendre de l'orientation donnée à ce nouveau "Parc des Rives de Seine", de son exploitation marchande et, naturellement, des moyens de supervision, de contrôle et d'intervention que la mairie, avec l'aide de sa nouvelle direction "anti-incivilités" (DPSP), sera désireuse et capable de mettre en œuvre. Rendez-vous pour un bilan à la fin de l'été.
Gérard Simonet
Paris a le devoir d'interdire ses rues aux voitures polluantes au profit de moyens de locomotions électriques ;il en va de l'avenir de la capitale et de ses habitants.Développons le transport en commun non polluant et si possible gratuit.
Rédigé par : FRANCIS66 | 02 avril 2017 à 04:13
La fermeture de la voie rive droite aux voitures permet certes de s'y promener à pied mais on peut faire plusieurs remarques.
D'abord, et comme d'habitude, la Mairie supprime une possibilité de circulation sans se soucier de proposer une alternative aux usagers, dont on constate que beaucoup sont pénalisés (temps de trajets augmentés, pollution dans le embouteillages etc...). Une vraie politique alternative de l'usage de la voiture passerait par un augmentation massive de transports en commun et des bus qu'on attend en vain.
Ensuite le nouvel espace offert aux piétons n'est vraiment agréable pour les piétons qu'en face de l'île St Louis, là où la berge est plus large et plantée d'arbres. Ailleurs la voie est étroite, sans ombrages et laide en elle-même.
Enfin l'impact sur la pollution est nul ou même négatif du fait de l'aggravation des embouteillages ailleurs. On constate une fois de plus qu'il est plus facile de prendre des mesures à caractère idéologique et présentant un inconvénient lourd et pour les usagers, donc bien visible ("ça gêne, donc ça va dans le sens de l'écologie, donc c'est bien"), que de s'attaquer vraiment aux problèmes. Un autre exemple, dont on nous amuse, et celui des bus hybrides présentés comme une avancée décisive. Ces bus coûtent environ 450 k€, soit trois fois plus qu'un bus ordinaire, qui lui-même remplace 20 ou 30 voitures. La pollution étant essentiellement le fait des voitures l'usage de bus hybrides ne diminuera évidemment pas la pollution. Il serait plus judicieux d'augmenter (massivement) le nombre des bus utilisant du gaz, moins polluant que le gazole pour réduire celui des voitures.
Rédigé par : claude Mercier | 29 mars 2017 à 23:06
En effet, j'y etais ce samedi et impressionné par la foule, je pense pour la sécurité de tous qu'une piste cyclable sera nécessaire car c'est un peu l'anarchie, chacun essayant de se faufiler, et puis surtout interdire les chiens dans les aires de jeu et sur les pelouses ou j, ai vu certains se soulager !
Rédigé par : pierre berton | 29 mars 2017 à 10:29
Il n'y a aucune baisse de pollution pour la simple raison que l'air n'est pas statique et que la fermeture d'un seul axe ne peut avoir un impact significatif sur les émissions de gaz de toute l'Ile de France.
Rédigé par : Jérôme Pl | 29 mars 2017 à 09:47
Pour le plaisir égoïste de quelques-uns , et seulement le week-end , les journées de travail de centaines de milliers de personnes sont devenues quotidiennement un enfer ! Les joies ne peuvent exister que lorsque l'économie va bien ! Or ces decisions ont rendu l'avenir économique de notre Capitale très incertain ! Je suis obligé de constater que notre capitale n'est plus aussi attractive qu'autrefois, elle a laissé la place de leader à Londres, Berlin etc.... Je suis très pessimiste !!
Rédigé par : Jacques Amster | 29 mars 2017 à 02:54
La rue reaumur a tjrs été un cauchemar, ça ne date oas de la fermeture des quais
Alain
Rédigé par : Alain | 29 mars 2017 à 00:26
Et personne ne mentionne que notre vie de piétons et d'utilisateurs de bus se situe en quai haut où la circulation est épouvantable: bouchons et ralentissements, énervements et pollution. la ville n'a jamais eu pour fonction de privilégier des glandeurs; la ville travaille, on est venus en ville bêtement pour travailler; la ville de loisir ou de Cour était, pour la France d'ancien régime à Versailles.
Rédigé par : Maïté Bouyssy | 28 mars 2017 à 23:41
Ou est la baisse de pollution?
Tout le centre est bloqué, même la rue Réaumur, les quais hauts avec un feu tous les 200 mètres, et cerise sur le gateau, les bus avec une attente de 12 à 18 minutes entre deux et ceux qui arrivent à passer sont bloqués.....
Où est la concertation Ville-RATP.
Pourquoi ces idées lancées sans réflexion et à l'emporte- pièce?
Rédigé par : antoniazza | 28 mars 2017 à 22:48
Il faudra bien s'apercevoir que les aménagements faits jusqu'à présent sont très décevants lorsqu'ils ne sont pas grotesques : simples tonneaux aménagés, végétalisation minimaliste et une espèce de structure en bois au niveau de l'Hotel de ville qui est tout simplement hallucinante pour un site protégé comme celui-ci.
Rédigé par : Adrien | 28 mars 2017 à 22:23
Rappelons à Jérôme Pl que le but de la fermeture des berges est avant tout de limiter la pollution sur Paris et singulièrement son hypercentre. Le plaisir de la promenade nous est donné de surcroît. Le tout est de savoir si notre air a des chances d'être meilleur pour autant... Beaucoup en doutent.
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 28 mars 2017 à 17:47
Les berges sont envahies de piétons les week-ends, mais désertes en semaine! Je le constate très souvent en y promenant mon chien. Les fermer à la circulation le week-end aurait suffi. En attendant, la semaine, c'est l'enfer sur les quais hauts et sur de nombreux axes de circulation, et c'est l'enfer pour tous ceux qui n'ont d'autre solution que de prendre leur véhicule pour travailler, tout cela pour le bénéfice de quelques rares promeneurs...
Rédigé par : Jérôme Pl | 28 mars 2017 à 17:35