Pour le IIIe (5ème circonscription, IIIe et Xe arrondissements) nous avons reçu à ce jour, dans l'ordre chronologique, Benjamin Griveaux, candidat "La République en Marche", Déborah Pawlik et Benoit Solès (suppléant) pour "Les Républicains" et Seybah Dagoma et Pierre Aidenbaum (suppléant) pour le parti socialiste.
Pour ces candidats, l'entretien s'est déroulé autour de cinq thèmes :
- Modification du statut de Paris. Fusion des arrondissements du centre
- Moralisation de la vie publique : subventions des mairies aux associations
- Fiscalité. Suppression de la TH, déficit budgétaire, dette française, ISF/ISI, hausse de la CSG vs TVA
- Allègement des procédures administratives. Conflits potentiels entre liberté d'entreprendre et protection du patrimoine, atout majeur de la France.
- Qualité de vie : gestion du tourisme de masse, JO de 2024 (victoire "à la Pyrrhus" de Paris) et autres évènements, activités nocturnes, berges de la Seine...
Seule Déborah Pawlik est opposée à la fusion des arrondissements du centre. Seybah Dagoma fait remarquer que c'est en réponse aux critiques du Conseil Constitutionnel et pour des questions de représentativité que le processus a été engagé. Nous avons insisté de notre côté sur l'attachement des citoyens à leur mairie actuelle et à l'identité de leur arrondissement.
A propos des subventions, Seybah Dagoma et Benjamin Griveaux annoncent la suppression prochaine de la réserve parlementaire qui permettait aux députés de financer librement des associations de leur choix. S'agissant des municipalités, l'opinion générale est que seuls les projets d'investissements devraient pouvoir recevoir une aide.
Le chiffre des subventions à Paris ont été commentés et paraissent avoir surpris les candidats par leur ampleur (250 millions d'€ par an). Déborah Pawlik, qui contrairement à ses adversaires connait de l'intérieur une mairie d'arrondissement (celle du Xe), nous a signalé avoir tenu à jour l'état des subventions accordées (hors crèches) et avoir décelé des pratiques qui interpellent.
Sur les questions fiscales, Benjamin Griveaux confirme la suppression de la taxe d'habitation pour les assujettis dont le revenu (pour un couple) ne dépasse pas 5.000 € net/mois, dès 2018, et l'augmentation de la CSG qui va peser sur les indépendants et les retraités, en soulignant que ces deux dispositions ne sont pas négociables. Déborah Pawlik y est opposée. Seybag Dagoma réserve son opinion en attendant de savoir comment le déficit qui peut en résulter sera compensé.
On observe une sorte de malaise quand on parle de la dette et des déficits. Le président Macron prévoit la disparition du déficit de la France à l'horizon 2022 avec 60 milliards d'économie, mais les moyens d'y parvenir ne sont pas tous annoncés. On note cependant des coupes claires dans la formation professionnelle, des économies (non évaluées) dues à la numérisation des services de l’État et la réduction du nombre de fonctionnaires (120.000 du service de L’État et 70.000 dans les collectivités territoriales).
Pierre Aidenbaum fait une remarque importante à ce propos : il est partisan de réduire le "mille-feuille" administratif (en supprimant les départements) et de persuader nos partenaires européens que notre dépense militaire doit être retirée des critères de Maastricht car elle sert la lutte contre le terrorisme international.
En toute rigueur, les parlementaires devraient s'attacher à la création d'excédents budgétaires de façon à amorcer le replis de la dette, car l'Allemagne et les autres pays vertueux ne voudront pas éternellement tenir notre situation financière à bout de bras à travers notre monnaie commune. Un déficit zéro, à supposer qu'il soit atteint, stabilise la dette. Il ne la fait pas régresser.
On a évoqué l'allègement des procédures administratives. Tous y sont favorables mais nous leur avons indiqué que cette disposition d'esprit ne doit pas conduire à un laisser-aller qui, dans le domaine des paysages, de l'architecture et du patrimoine, irait à l'encontre de nos ambitions à développer le tourisme où nous avons vocation à être un leader.
S'agissant de la qualité de vie, notamment des parisiens, notre but était de les sensibiliser sur nos attentes en matière de sécurité, de propreté, de lutte contre la pollution et sur la nécessité de gérer intelligemment un tourisme de masse qui n'en est qu'à ses débuts. De ce point de vue, l'éclairage des projecteurs sur Paris avec des initiatives qui accroissent sa visibilité devrait céder le pas à une politique plus sobre et qui favorise la diffusion des touristes vers l'ensemble du territoire.
Un gros travail de persuasion à cet égard reste à faire. A propos des JO de 2024, ils sont tous ravis que Paris soit choisie comme ville organisatrice....