Le bas de rue du Temple lors de l'édition 2016 de la fête de la musique (photo VlM)
La 35eme édition de la fête de la musique qui correspond à l'arrivée de l'été va, comme pour les années passées, attirer la foule des grands jours.
Nous avions indiqué l'an dernier, au moment du bilan que nous avions établi, que le cru 2016 avait été dans le Marais plus raisonnable que les années précédentes. Il est vrai que la police avait pris des mesures sécuritaires importantes reconduites pour cette nouvelle édition telle notamment la fermeture de certaines rues à la circulation automobile comme la rue des Archives, la fin des festivités à minuit 30 et des renforts de l'armée pour assurer la surveillance.
Nous reviendrons vers vous pour établir un bilan mais, avec la canicule en sus, ceux qui ne participeront pas à la fête et subiront l'envolée des décibels auront bien du mal à dormir !
L'offre de musique sera très variée. Citons au hasard des différentes annonces faites et sans être exhaustif, folk et musique de chambre place des Vosges, un concert Jeunes Talents aux Archives nationales, des chansons de variétés devant la mairie du IIIe alors que le rock sera au rendez-vous devant la mairie du IVe, reggae et soul sont à l'affiche du Musée d'art et d'histoire du judaïsme rue du Temple. De la musique anglaise sera donnée 16 rue des Minimes alors que les 4 saisons de Vivaldi résonneront 30 rue du Grenier Saint-Lazare, le gospel pourra être entendu rue des Barres, des œuvres chorales seront chantées dans l'église des Blancs Manteaux et un concert d'orgue est prévu dans l'église Saint-Louis en l'Ile. Citons enfin un concert de musiques du monde place Igor Starvinsky.
Comme nous pouvons le constater les musiques proposées seront diverses et adaptées aux goûts de chacun.
Lors d’une conférence donnée à la Cité de la musique, le musicologue Guillaume Kosmicki précisait « La musique que nous aimons, et c’est ce pourquoi nous l’apprécions, parvient à nous tirer hors de la banalité du monde. Elle nous procure une expérience extraordinaire de l’ordre de la transcendance. » Pourtant nous sommes obligés de constater comme l’écrivait récemment le journaliste Jean-Pierre Robin « que la mauvaise musique chassait la bonne », voire l’étouffait. Il se fondait pour cela sur la loi de Gresham datant du XVIIe siècle qui démontre que la « bonne monnaie » (faite d’or et d’argent) est thésaurisée au détriment de la « mauvaise monnaie » qui passe de main en main.
Aussi sommes-nous nombreux à partager le sentiment que malgré la variété du ressenti de chacun face à la musique, la fête de la musique a évolué vers une certaine « pauvreté rythmique et harmonique » où avant tout le niveau élevé des décibels l’emporte.
Dominique Feutry